Dans un rapport spécial rendu public le 20 avril, la Cour des comptes européenne dénonce le flou qui entoure les actions menées dans six Etats membres, dont la France, contre l'abandon scolaire prématuré, actions cofinancées par le Fonds social européen (FSE) (1). Les activités ont « parfois [été] engagées sans analyse appropriée du problème existant dans les Etats membres et les régions ou sans définition des résultats escomptés », souligne le rapport. « Certains Etats membres n'ont pu démontrer suffisamment le bien-fondé du niveau global de financement affecté aux actions de lutte contre l'abandon scolaire prématuré, ou de la base sur laquelle les fonds destinés à cette lutte avaient été affectés aux différentes régions. » Ainsi, en France, « les fonds du FSE ont servi à soutenir des activités éducatives qui faisaient normalement partie [du] système [éducatif] et qui existaient avant l'intervention du FSE ». Et il n'y a « aucune justification du niveau d'aide du FSE[...] ni aucune corrélation claire entre les zones où les besoins sont les plus importants et le nombre d'élèves concernés par les programmes "abandon scolaire prématuré" au niveau régional ».
L'audit de la Cour des comptes a cependant mis en évidence « certaines bonnes pratiques de gestion , telles que la mise sur pied de bases de données nationales afin d'appréhender l'ampleur de l'abandon scolaire prématuré ou la création de groupements d'écoles afin d'élaborer des projets, des actions novatrices et des auto-évaluations par les projets ». Le rapport salue ainsi le plan d'action quinquennal en Lorraine, qui procède à une « identification minutieuse des problèmes sous-jacents ».
(1) Rapport spécial n° 1/2006 relatif à la contribution du Fonds social européen à la lutte contre l'abandon scolaire prématuré - Cour des comptes européenne - Avril 2006- Disponible sur