Refus de la « fausse alternative » qui consiste à distinguer l'immigration « choisie » de l'immigration « subie », d'une politique qui « s'attaque au droit de vivre en famille », « institutionnalise la clandestinité » et organise la « précarisation généralisée » du statut des étrangers, au risque d'aggraver leur situation sanitaire... Alors que le projet de loi réformant le code de l'entrée et du séjour des étrangers (1) doit être examiné à l'Assemblée nationale à partir du 2 mai, le collectif « Uni (e) s contre l'immigration jetable » (2) réaffirme ses arguments pour demander son retrait. Avec 460 organisations aujourd'hui et une pétition qui a rassemblé environ 30 000 signatures, il représente sans doute le plus grand mouvement de mobilisation depuis longtemps, estime Jean-Pierre Alaux, du Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI), selon lequel « ce projet est le plus archaïque vis-à-vis des étrangers depuis 1937 ».
Parallèlement, une cinquantaine d'organisations chrétiennes, dont le Secours Catholique, la Fédération de l'entraide protestante et la Cimade, ont lancé le 24 avril un appel intitulé « Ne transigeons pas avec le droit de l'étranger », dans lequel elles estiment nécessaire « d'éveiller les consciences, d'appeler à la vigilance, à l'information sur ce projet de loi qui compte des dispositions inquiétantes ». Un document avec lequel la défenseure des enfants, Claire Brisset, s'est dite « en accord total ».
Les organisations du collectif « Uni (e) s contre l'immigration jetable » ont refusé la réunion de « concertation » qui vient de leur être proposée par le ministère de l'Intérieur. Il « nous invite à "dialoguer" avec lui sur un projet dont la rédaction est déjà bouclée [...] et pour lequel les amendements parlementaires sont déjà déposés », opposent-elles, jugeant que seul un retrait pourra permettre un débat public. C'est pourquoi elles appellent successivement à une journée de mobilisation nationale le 29 avril, à une participation aux cortèges du 1er mai et à une manifestation à Paris le 13 mai. Redoutant par ailleurs que des dispositions retirées d'une première mouture datée de décembre 2005 (notamment sur le droit au séjour des étrangers malades) réapparaissent sous forme d'amendements, le collectif prévoit des rassemblements aux abords de l'Assemblée nationale le 2 mai et des rencontres avec les présidents de groupes parlementaires.
(1) Voir ASH n° 2449 du 31-03-06.
(2) C/o GISTI : 3, villa Marcès - 75011 Paris - Tél. 01 43 14 84 84 - Voir ASH n° 2443 du 17-02-06.