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Demandes convergentes pour repenser l'urgence

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Le collectif « Urgences chaudes et froides » (1), créé à l'initiative de plusieurs travailleurs sociaux du centre départemental d'accueil et d'orientation (CDAO), gestionnaire du 115 du Val-de-Marne, rejoints par d'autres professionnels et bénévoles associatifs, et du collectif « Salauds de pauvres » (2), est déterminé à faire de l'urgence sociale un vrai débat public.

La démarche a commencé le 27 février par une journée de grève des travailleurs sociaux du CDAO, suivie d'une pétition nationale « pour que soit repensé tout le secteur de l'urgence sociale et plus largement la place du travail social » dans les dispositifs. Après avoir recueilli en 15 jours quelque 1 000 signatures de professionnels et de personnes hébergées dans toute la France, le texte a été adressé à Jean-Louis Borloo à la fin du mois de mars.

Fort de cette première mobilisation, le collectif veut désormais élargir le mouvement en appelant à un rassemblement le 26 avril à Paris « contre la fermeture des centres d'hébergement d'urgence d'hiver ». Au-delà des annonces de la ministre déléguée à la cohésion sociale sur l'ouverture de 5 000 places d'hiver toute l'année (3), « la pérennisation des places doit être le moyen de poser la question de l'accueil et de l'accompagnement social dans les structures d'hébergement », explique Olivier Cadot, travailleur social au 115 du Val-de-Marne. Car « l'urgence sociale ne fonctionne plus aujourd'hui qu'en circuit fermé, elle n'est plus en mesure de proposer des ouvertures ».

L'initiative du collectif rejoint ainsi celle de Médecins du Monde et de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) qui, en réaction aux annonces de Catherine Vautrin, dénonce la « logique du coup par coup » et demande « une mise à plat des dispositifs et des financements qui permette d'aboutir à un constat partagé et une analyse commune de ce qui doit être fait pour offrir de réelles perspectives d'insertion aux personnes en situation de précarité ».

Que signifie aujourd'hui « la création de 5 000 nouvelles places d'hébergement ouvertes toute l'année alors qu'en septembre 2005, le Premier ministre a annoncé 5 000 places d'hébergement d'urgence et 5 000 places en résidences hôtelières qui n'ont pas encore été mises en œuvre ? », s'interroge la FNARS, tandis que la Ligue des droits de l'Homme, rappelant que « notre pays compte aujourd'hui 87 000 SDF », demande que l'on passe « d'une obligation de moyens à une obligation de résultats », par la mise en place d'un droit au logement opposable.

La Ville de Paris, elle, juge le calendrier de mise en œuvre du plan triennal annoncé par la ministre « trop lent » : « Il existe 1 000 places d'hébergement d'urgence qui, dès à présent, pourraient être maintenues ouvertes toute l'année et en journée à Paris, à condition que le gouvernement débloque les financements correspondants et engage sans délai une concertation avec les gestionnaires de ces lieux. » En attendant, la Mie de pain, le plus grand centre d'hébergement d'urgence de nuit de la capitale (442 lits), a fermé ses portes le 18 avril, jusqu'en octobre.

Notes

(1)  http://20six. fr/urgenceschaudesetfroides - E-mail : urgences.chaudesetfroides@yahoo.fr.

(2)  Créé à l'initiative de Jacques Deroo, auteur de Salauds de pauvres - Editions Gutenberg - Décembre 2005 - www.salaudsdepauvres.com.

(3)  Voir ASH n° 2451 du 14-04-06. Voir également le bilan du plan hiver 2005-2006 dressé par Catherine Vautrin, ce numéro.

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