Le ministère de L'Education nationale précise, dans une circulaire, les principes et les modalités de la réforme de l'éducation prioritaire, dont les orientations ont été annoncées en décembre dernier par Gilles de Robien avant d'être confirmées en février (1).
Le réseau « structure la nouvelle organisation de l'éducation prioritaire », rappelle la circulaire. Avant de préciser que, « pour faciliter le travail en concertation », des « comités exécutifs » seront créés avant le 1er mai 2006 pour les 249 réseaux « ambition réussite », et d'ici à la rentrée 2007 pour l'ensemble de l'éducation prioritaire. Chaque comité exécutif se substitue progressivement à toutes les instances de l'éducation prioritaire, devenant donc, dès à présent, l'instance de pilotage local de la politique mise en œuvre.
Par ailleurs, il s'agit de fédérer les établissements scolaires et leurs partenaires autour d'un même projet, formalisé par un contrat passé avec les autorités académiques. Dans les réseaux « ambition réussite », sont ou seront ainsi signés des « contrats ambition réussite » et, dans les « réseaux de réussite scolaire », des « contrats d'objectifs scolaires ». Ces contrats se substituent aux contrats de réussite scolaire existants, dès à présent pour les réseaux « ambition réussite » et au plus tard à la rentrée 2007 pour l'ensemble de l'éducation prioritaire. Mais ils ne remplacent pas les projets d'établissement et les projets d'école, avec lesquels, au contraire, ils s'articulent. Les « contrats ambition réussite » sont conclus pour quatre à cinq ans avec les autorités académiques, précise le ministère, qui confirme que, dans le cadre de cette contractualisation, des expérimentations pourront être proposées, notamment « le développement de passerelles entre les premier et second degrés ».
Les équipes pédagogiques de l'éducation prioritaire devront veiller à articuler leur action avec l'ensemble des dispositifs hors-temps scolaire, en réservant une place particulière aux familles.
Afin de « mieux accompagner les élèves en difficulté » et, ainsi, lutter plus efficacement contre l'échec scolaire, il convient de « davantage individualiser leur parcours », ce qui suppose notamment, pour le ministère, une « recherche constante d'adaptation » aux besoins des élèves.
Tout aussi importante est la nécessité d' « accompagner les élèves dans la réalisation de leur projet scolaire et professionnel ». A cet effet, les services de Gilles de Robien proposent à nouveau de « multiplier les possibilités de découverte des filières de formation et du monde professionnel » et de « sensibiliser les jeunes aux perspectives offertes par l'enseignement supérieur » (2). Dès la prochaine rentrée scolaire, les élèves de 4e et de 3e des établissements de l'éducation prioritaire bénéficieront d'un « entretien individuel d'orientation », organisé chaque année avant la fin du deuxième trimestre de l'année scolaire.
A partir de la rentrée 2006, également, les élèves des collèges « ambition réussite » ayant obtenu une mention très bien au brevet pourront demander, comme s'y est engagé Gilles de Robien, leur affectation dans un lycée de leur choix parmi ceux de leur académie. Et ils bénéficieront, en outre, de l'augmentation du nombre de bourses au mérite (qui passe de 28 000 à 100 000), tout comme les élèves boursiers de l'éducation prioritaires qui se sont distingués par leur effort dans le travail scolaire au cours de la classe de 3e.
La circulaire revient encore sur le renforcement des équipes éducatives, après l'annonce du ministre de l'Education nationale du recrutement de 1 000 enseignants supplémentaires expérimentés et de 3 000 assistants pédagogiques. Leur modalités d'embauche, leur profil et leurs missions sont notamment explicitées. Le ministère évoque aussi la nécessité de mieux les accompagner et de reconnaître davantage leurs mérites professionnels. Il appelle, au-delà, à « une évaluation [des résultats obtenus par la nouvelle politique menée] et à une régulation systématique, à tous les niveaux ». Et plaide à nouveau pour une « association renforcée » des parents à l'action des écoles.
(1) Voir ASH n° 2442 du 10-02-06.
(2) Voir ASH n° 2450 du 7-04-06.