Quels sont les principaux facteurs de fragilité des associations ? 500 associations ont répondu à cette question posée par deux spécialistes du monde associatif, Viviane Tchernonog, chercheur au CNRS, et Jean-Pierre Vercamer, associé du cabinet Deloitte (1). Le résultat n'est pas surprenant pour qui suit l'actua-lité du secteur, la moitié des responsables interrogés mettant d'abord en avant des difficultés d'ordre financier. Mais les pondérations ne sont pas les mêmes selon les secteurs d'activité.
Appelées à se prononcer sur 42 facteurs précis de fragilité, 48 % des associations, toutes familles confondues, mentionnent l'amenuisement des subventions publiques comme premier risque, devant la désaffection ou le non-renouvellement des bénévoles (37 %), les modifications législatives ou réglementaires (34 %), le manque de visibilité à moyen ou long terme (29 %) et le poids des contrôles ou contraintes croissantes imposées par les pouvoirs publics (28 %).
Pour les associations actives dans le domaine de l'action sociale, ce sont les modifications législatives et réglementaires, souvent qualifiées d' « incessantes » dans le secteur, qui passent au premier rang des préoccupations (46 %) à égalité avec l'amenuisement des subventions publiques. Viennent ensuite à égalité, cités par 34 % des associations, le poids des contrôles ou contraintes des pouvoirs publics, le manque de visibilité à moyen terme et le risque de retrait d'un partenaire public ou parapublic. Le manque de renouvellement des bénévoles n'est cité « que » par 27 % des associations, devant l'insuffisance de la trésorerie et la technicité croissante (23 % dans les deux cas).
A noter les réponses tout à fait atypiques des associations actives en matière de santé. Elles évoquent relativement peu les difficultés financières mais sont en revanche 92 % à percevoir les modifications législatives ou réglementaires comme un facteur de risque.
(1) Trajectoires associatives - Enquête sur les facteurs de fragilité des associations - Disponible sur