Même si son sort n'est pas définitivement scellé, le contenu de l'article 55 de la loi sur la solidarité et le renouvellement urbains, portant sur le quota de 20 % de logements sociaux, pourrait être globalement sauvegardé. Dans la nuit du 4 au 5 avril, les sénateurs ont voté en deuxième lecture, malgré un avis défavorable du gouvernement, un amendement issu de propositions PS et UDF au projet de loi « Engagement national pour le logement » qui exclut de ce quota les logements neufs en accession à la propriété. Même s'il maintient dans le calcul des 20 % les logements sociaux vendus à leurs occupants, il corrige donc l'amendement du député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Ollier, adopté en janvier à l'Assemblée nationale en première lecture et qui prévoyait d'y intégrer les logements vendus à leurs locataires et les logements neufs acquis ou construits dans le cadre de l'accession à la propriété.
Cet amendement UMP a suscité l'opposition de l'ensemble des associations, qui craignent que cette disposition n'affaiblisse l'obligation pour les communes d'atteindre 20 % de logements locatifs sociaux et ne porte atteinte au principe de mixité sociale. Tandis qu'Habitat et humanisme, qui a adressé une lettre à Jean-Louis Borloo pour demander le retrait de cet amendement, organisait le 27 mars une manifestation, la Fondation Abbé-Pierre a lancé avec 23 autres organisations un appel aux parlementaires. La suite en mai, lors de la deuxième lecture à l'Assemblée nationale...