Durant l'année 2004, 1 089 000 jeunes de 16 à 25 ans ont été en contact avec le réseau des missions locales et des permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO), soit 11 % de plus qu'en 2003. 913 000 y ont été reçus lors d'entretiens individuels, d'ateliers ou d'informations collectives, soit 10 % de plus en un an et 22 % de plus en cinq ans. Parmi eux, 443 000 étaient accueillis pour la première fois, soit 7 % de plus en un an et 21 % de plus en cinq ans. Faut-il se réjouir de cette forte augmentation d'activité, telle qu'elle ressort du bilan 2004 du Conseil national des missions locales (CNML) (1), témoignant de la réactivité du réseau qui se présente comme « l'acteur public majeur de l'insertion des jeunes de notre pays » ? Ou s'en désoler comme d'un signe des difficultés accrues de cette insertion sociale et professionnelle ? Les deux sans doute.
Les jeunes reçus en premier accueil sont un peu plus âgés et un peu plus qualifiés qu'en 2002, année sur laquelle portait le précédent bilan (2). Les jeunes sans qualification représentent 26 % du flux, contre un tiers en 2002. Néanmoins, 45 % des jeunes d'un niveau V ou inférieur ont recours au réseau dans l'année qui suit leur fin d'études, 60 % dans les deux ans. Signe de difficultés d'insertion particulières : les jeunes filles sont toujours un peu plus nombreuses à être accueillies (52 %) alors qu'elles sont nettement plus diplômées que les garçons. Ainsi, un tiers des premières accueillies sont titulaires du baccalauréat ou d'un diplôme du supérieur, contre un garçon sur cinq.
Alors qu'un tiers des jeunes n'ont plus d'entretien après leur premier contact, les moins qualifiés bénéficient d'un suivi plus intense, qui dépasse les dix entretiens au cours de l'année pour 7% d'entre eux. Les difficultés rencontrées ne tiennent pas seulement à l'absence de formation : 65 %des jeunes reçus n'ont pas de moyen de locomotion individuel, 21 % seulement ont un logement autonome, enfin 9 % ont un enfant à charge (14 % parmi les jeunes femmes).
Près de 450 000 jeunes en contact avec une mission locale en 2004 ont trouvé une solution, au moins provisoire : 190 000 sont entrés en formation, 56 000 ont bénéficié d'un contrat aidé (dont une petite moitié d'un contrat d'apprentissage ou de qualification) et 265 000 sont entrés dans l'emploi. Mais parmi ces derniers, seuls 14 % sont titulaires d'un CDI à temps complet et 5 % d'un CDI à temps partiel. Les CDD sont majoritaires (43 %) devant l'intérim (24 %) et les contrats saisonniers (14 %).
Côté structures, le réseau, qui couvre l'ensemble du territoire, comptait, à la fin 2004,403 missions locales et 112 PAIO, plus un millier d'antennes. Le nombre de permanences continue de décroître (40 se sont transformées en deux ans), soit par regroupement, soit par fusion avec une mission locale. Sur ces 515 structures, 454 ont une forme associative et 25 sont gérées par un groupement d'intérêt public. Seules 35 n'ont pas de personnalité juridique. Elles sont de tailles assez différentes puisqu'elles vont de 1 à 110 emplois. Au total, environ 9 500 personnes travaillent dans le réseau, soit 8 500 équivalents temps plein (1,5% de plus en un an). 90 % sont salariés de ces structures. Les autres, près d'un millier, sont « mis à disposition » par l'ANPE, une collectivité locale ou un établissement public.
Le total des subventions allouées atteint 375 millions d'euros (7 % de plus en un an), dont 307 pour l'activité principale. Cette dernière reçoit les concours de l'Etat (29 %), du Fonds social européen (11 %), des régions (20 %), des départements (5 %), des communes et intercommunalités (28 %) et de divers organismes publics et privés (7 %).
(1) Bilan d'activité 2004 des missions locales et PAIO - Rapport réalisé par la DARES avec la DGEFP - Disponible sur
(2) Voir ASH n° 2357 du 30-04-04.