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Les Roms maintenus en bidonvilles et harcelés, dénonce le collectif Romeurope

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Ils sont quelques milliers tout au plus et leur nombre semble à peu près stable, les nouveaux arrivants remplaçant les partants, estime le collectif Romeurope (1) dans son Rapport 2005 sur la situation des Rroms migrants en France (2). En tout cas, aucune arrivée significative n'a été constatée en provenance des nouveaux adhérents d'Europe de l'Est à l'Union. Mais le « bilan est sévère ». La majorité des Roms continue de vivre dans des bidonvilles et leur précarité s'aggrave, du fait d'un « véritable harcèlement policier » dans un « contexte général de durcissement de la position de l'Etat à l'égard des étrangers ».

Les possibilités d'entrée et de séjour des Roms se sont encore restreintes en 2005, estime le collectif (3). Le statut de demandeur d'asile leur est désormais fermé, car ils sont majoritairement issus de Roumanie et, dans une moindre mesure, de Bulgarie ou des pays de l'ex-Yougoslavie, désormais considérés comme « sûrs ». La plupart font donc le choix d'allers et retours fréquents de moins de trois mois, comme « touristes ». Même s'ils sont alors « en règle », ces migrants sont parfois malmenés au prétexte de « l'insuffisance de ressources ». Les autres, qui restent souvent en France pour des raisons de santé, deviennent de fait des sans-papiers. Pourtant, la plupart seront citoyens européens dès 2007...

Faute de mieux, plus de 90 % des Roms migrants s'entassent dans des squats, ou dans des caravanes délabrées et des cabanes, sur des terrains sans eau ni électricité ni W.-C., où les poubelles ne sont jamais ramassées, l'insécurité et l'insalubrité fournissant de bons motifs d'expulsion. Pourtant, la plupart rêvent d'un logement stable, car il s'agit de populations sédentarisées depuis longtemps dans leur pays d'origine, souligne Romeurope. De fait, l'amalgame avec les Tsiganes français qui sont, eux, des gens du voyage, est parfois « source de conflits ».

Face aux difficultés rencontrées, le collectif se félicite de la mobilisation associative et citoyenne « de plus en plus active » (4). Il valorise aussi quelques (rares) exemples de «  solutions alternatives » d'accès à l'habitat, trouvées avec des élus locaux notamment à Nantes et dans le Val-de-Marne, preuve qu'elles sont possibles.

Romeurope précise aussi ses revendications, qui s'organisent autour de l'accès aux droits fondamentaux. Avec « un principe essentiel et général à terme : la liberté totale de circulation et d'établissement », sans entrave liée aux ressources. Le collectif souhaite également une régularisation globale de tous les Roms présents sur le territoire qui le souhaitent. La fin du statut de « touriste » doit évidemment leur permettre de travailler et d'accéder aux droits sociaux, à commen-cer par le logement.

Dans l'immédiat, le collectif demande « l'arrêt des expulsions en l'absence de solution alternative digne et pérenne », l'accès sans délai à la couverture maladie universelle, la scolarisation des enfants dès le plus jeune âge, la mise en place par l'Education nationale de structures spécifiques pour les nouveaux arrivants non francophones, la prise en compte des plus de 16 ans dans les dispositifs de formation, enfin le développement d'actions d'alphabétisation adaptées pour les parents.

Notes

(1)  Le collectif national des droits de l'Homme Romeurope rassemble 13 associations - dont l'ASAV, la Cimade, le GISTI, la Ligue des droits de l'Homme, Médecins du monde, le MRAP - et des collectifs locaux - C/o Médecins du Monde : 62, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 01 44 92 15 15.

(2)  Disponible sur www.medecinsdumonde.org/publications/rapports.

(3)  Qui s'inquiète aussi fortement du nouveau projet de loi Sarkozy visant à durcir les conditions d'immigration.

(4)  Et de celle du commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles - Voir ASH n° 2445 du 3-03-06.

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