Décidément, l'aide aux organismes logeant à titre temporaire des personnes défavorisées (ALT) n'a pas la cote à Bercy. La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) et la Fédération des associations de promotion et d'insertion par le logement (FAPIL) ont alerté, fin février, le cabinet de Catherine Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale, sur la sérieuse baisse de l'enveloppe nationale consacrée au dispositif en 2006. De 80,7 millions d'euros en 2005, elle passe à 70,7 millions, soit une diminution de 12,4 %. « En Picardie, une structure a vu son financement chuter de 23 % », témoigne François Brégou, chargé de mission « veille sociale et habitat » à la FNARS (1). Les enveloppes déjà notifiées par les directions régionales des affaires sanitaires et sociales ne seraient pas définitives. L'arbitrage national, lui, s'expliquerait par le « rebasage » de 6 millions d'euros consenti aux centres d'hébergement et de réinsertion sociale, eux-mêmes loin de sortir de l'impasse. « Une diminution de l'ALT remet en cause toute une architecture de financement pour l'hébergement d'urgence et le passage d'une structure d'hébergement au logement définitif. Elle remet en cause notre partenariat avec les bailleurs », argumente pourtant François Brégou. D'où l'urgence, pour la FNARS, de remettre à plat tous les dispositifs et de réfléchir à la consolidation de leurs moyens. C'est le sens des états généraux qu'elle a lancés en janvier (2).
(1) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.
(2) Voir ASH n° 2440 du 27-01-06.