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L'entreprise a intérêt à s'investir dans la lutte contre l'exclusion, plaide l'Institut Montaigne

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« La précarité et l'exclusion minent la cohésion sociale [...] et nuisent à l'entreprise qui peine à se développer dans un environnement dégradé. » Celle-ci a donc « toute légitimité à s'engager » en la matière puisqu'il en va non seulement de sa responsabilité sociale mais aussi de son « intérêt économique ». C'est avec cet argumentaire que l'Institut Montaigne - un club de réflexion ouvert à la société civile présidé par Claude Bébéar, le patron d'Axa - a constitué un groupe de travail sur la pauvreté et l'exclusion, non pour « produire un énième rapport » mais pour faire des propositions aux entreprises sur le sujet (1).

Rédigé sous l'égide d'Henri Lachmann, P-DG de Schneider Electric, le texte en formule effectivement huit, qui n'ont pas prétention à innover mais à répandre de bonnes pratiques. Les premières touchent à l'action interne des entreprises, qui sont d'abord incitées à « recruter des personnes "employables" bien que précaires » en faisant primer « l'aptitude sur le diplôme », en prêtant attention au savoir être, à l'adaptabilité, au relationnel, au goût de l'effort... et en recrutant au « niveau d'employabilité, ni plus, ni moins ».

Une fois le recrutement accompli, il s'agit de développer des processus d'intégration renforcés dans l'entreprise, avec la création d'un poste de référent insertion, le renforcement du tutorat, si besoin le développement du parrainage par des personnes extérieures. Il faut aussi « ajuster la flexibilité interne » aux personnes trop fragiles pour l'assumer et « s'interdire le CDD », qui entretient la précarité. Reste à améliorer « l'employabilité » en créant des formations spécifiques aux emplois peu qualifiés et en adaptant le dispositif de validation des acquis de l'expérience. Autres pistes : utiliser l'apprentissage et adhérer à un groupement d'employeurs.

Car l'entreprise est aussi incitée à s'ouvrir vers l'extérieur, et d'abord en direction des structures d'insertion par l'économique. Elle peut à la fois commercer avec elles, échanger des compétences techniques et managériales, créer des parcours croisés, voire renforcer leurs fonds propres.

A l'entreprise également de mobiliser ses réseaux, par exemple en renforçant la vocation sociale des chambres consulaires ou en valorisant dans les médias les expériences d'insertion réussies.

Plus globalement, l'Institut Montaigne recommande d'adopter une approche contractuelle. Cela, pour signer par exemple une charte de l'entrepreneur solidaire. Ou pour nouer des partenariats avec les services de l'emploi et avec les organismes publics et associatifs d'action sociale. Ou encore pour élaborer des accords collectifs spécifiques qui engagent concrètement les partenaires sociaux dans la lutte contre la précarité et l'exclusion (2).

Dernière recommandation, plus surprenante mais bienvenue : « influencer le développement du logement social sur son territoire », par exemple en faisant pression sur les communes pour qu'elles respectent la loi « solidarité et renouvellement urbains », voire en faisant du respect de cette loi un critère d'implantation...

Notes

(1)   « Pauvreté, exclusion : ce que peut faire l'entreprise » - Institut Montaigne - Février 2006 - Disponible sur le site www.institutmontaigne.org.

(2)  C'est aussi l'objectif du collectif Alerte - Voir ASH n° 2410 du 3-06-05.

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