Alors que le décret sur la qualification des directeurs fait l'objet d'âpres discussions (voir ce numéro), l'Association nationale des cadres du social (Andesi) a réuni une large palette d'acteurs - directeurs d'établissements et services, membres de l'administration, formateurs, universitaires - pour réfléchir au sens de la fonction de direction et à ses conditions d'exercice. Celles-ci, de plus en plus complexes, renvoient aux relations entretenues avec les organismes de contrôle et de financement, les associations employeurs et les usagers. Entre contraintes réglementaires, légitimités associatives et respect dû à l'usager, le directeur est-il tenu à l'impossible ?, interrogent, d'entrée de jeu, Daniel Guaquère et Hélène Cornière, directeur de l'Andesi et chargée de mission à l'association. Analysant plus précisément la « mêlée normative » au cœur de laquelle se trouvent les cadres et directeurs, Michel Chauvière ne désespère pas de l'avenir : la gestion n'est pas forcément « l'horizon indépassable du travail social ». Encore faut-il se mobiliser, notamment pour garantir une formation spécifique, différenciée et de qualité à tous les acteurs. Face au « déplacement des professionnalités vers la gestion et la procéduralisation, la réponse collective ne peut être que dans la refondation des professionnalités sociales indispensables », affirme le sociologue.
Etre directeur en action sociale aujourd'hui : quels enjeux ? - Andesi, sous la direction de Daniel Guaquère et Hélène Cornière -Ed. ESF - 23 €.