Alors que le Parlement examine depuis le 21 février, en seconde lecture, la proposition de loi renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple, adoptée en première lecture le 29 mars 2005 (1), la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) (2) décline ses priorités en la matière. Nombre de ses remarques et propositions rejoignent celles du rapport de la section fran- çaise d'Amnesty International sur la violence faite aux femmes, rendu public le 8 février (3).
Si la proposition de loi va dans le bon sens, pourquoi présenter comme nouvelles des mesures qui pourraient « déjà être mises en œuvre dans le cadre des textes existants ? », s'interroge la FNARS. La nouvelle loi risque, selon elle, de rester lettre morte sans les moyens nécessaires pour accompagner les victimes et héberger, contrôler et aider les conjoints violents. La fédération s'étonne également du maintien de la médiation pénale entre l'auteur de violences conjugales et sa victime, révélateur d' « une méconnaissance des mécanismes à l'œuvre », et en demande la suppression.
La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale souligne par ailleurs « l'urgence de mettre en place des politiques de prévention et de formation visant les jeunes et l'ensemble des professionnels en contact avec les victimes et les auteurs de violences ». Comme Amnesty International, elle estime que la lutte contre les violences conjugales « souffre d'un manque de coordination, de volonté et de moyens adéquats » et appelle à la « mobilisation de tous les services de l'Etat ».
(1) Voir ASH n° 2401 du 1-04-05.
(2) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.
(3) Voir ASH n° 2442 du 10-02-06.