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Toxicomanie : Xavier Bertrand prié d'encourager la substitution, non de la limiter

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Dans une lettre ouverte adressée le 16 février au ministre de la Santé, Act Up Paris (1), l'association Sidaction, ainsi qu'Anne Coppel, sociologue spécialiste de la réduction des risques, et Michel Hautefeuille et Marc Valleur, deux médecins de l'hôpital parisien Marmottan, s'insurgent contre la volonté de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) de classer le Subutex comme stupéfiant. Un souhait motivé par la nécessité de lutter contre le trafic de ce produit. La commission nationale des stupéfiants et psychotropes a donné un avis favorable en décembre, provoquant notamment la protestation de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT), mais la décision finale devra être prise par Xavier Bertrand.

« Pour nous, usagers des produits de substitution et professionnels de l'intervention en toxicomanie, ce geste inattendu apparaît comme un désaveu en même temps que comme un signal en direction de ceux qui, en dépit des résultats obtenus, continuent de considérer ces traitements comme une dangereuse perversion laxiste », déplorent les signataires. L'accès aux produits de substitution, rappellent-ils, qui a permis de « vaincre l'hécatombe du sida » parmi les personnes dépendantes aux opiacés, reste « hétérogène et inégalitaire ». Le changement de statut du Subutex pourrait devenir définitivement dissuasif et la disparition de zones couvertes favoriser le développement du marché noir et s'avérer contre-productive.

Cette mesure, soulignent les auteurs, serait de surcroît contraire aux recommandations issues de la conférence de consensus de juin 2004 (2) - parmi lesquelles une meilleure accessibilité des programmes et la création de dispositifs spécifiques pour les usagers les plus marginalisés - que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, s'était engagé à mettre en œuvre. Des contrôles par les caisses primaires d'assurance maladie pour lutter contre les détournements ont par ailleurs été instaurés et ont déjà produit des effets, comme l'intégration de certains usagers dans le système de soins, précisent-ils.

« Seuls des efforts accrus en direction des usagers de drogues les plus en difficulté sont à même de réduire les risques sanitaires et sociaux liés à l'usage des drogues et de peser sur le marché noir », concluent les signataires. Ils demandent à Xavier Bertrand de dénoncer l'initiative de la MILDT et d'accélérer la mise en œuvre des recommandations de la conférence de consensus.

Notes

(1)  Act Up Paris : BP 287 - 75525 Paris cedex 11 - Tél. 01 49 29 44 75.

(2)  Voir ASH n° 2372 du 10-09-04.

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