A la fin 2001 (et la situation n'a guère changé en 2005), 85 % des instituts de rééducation de l'Hexagone étaient gérés par un organisme privé à but non lucratif, avec une capacité d'accueil moyenne proche de 46 jeunes. Leur offre totale atteignait 15 600 places, soit une pour mille personnes de moins de 20 ans. La vocation de ces établissements médico-sociaux- mieux décrite par leur nouveau nom d' « instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques » (ITEP), adopté en janvier 2005 - est d'accueillir des enfants, des adolescents et des jeunes adultes qui présentent principalement des troubles de la conduite et du comportement (TCC), malgré des capacités intellectuelles normales ou quasi normales.
De fait, 64 % des jeunes accueillis en ITEP correspondent à cette définition (1). On y trouve également 22 % de jeunes atteints de déficiences du psychisme (dont 9 % en rapport avec des troubles psychiatriques graves) et 7 % de jeunes présentant une déficience intellectuelle légère. 24 % des enfants souffrent de troubles associés, essentiellement des retards mentaux ou des déficiences du langage et de la parole (2).
Autres caractéristiques fortes : le public est masculin à 81 % et hébergé dans l'institution à 62 %. 31 % des jeunes rentrent chaque soir dans leur famille et 6 % dans une famille d'accueil. Enfin, le taux de scolarisation atteint 96 %, et même 98 % pour les enfants de 6 à 16 ans soumis à l'obligation scolaire.
Pour 80 % des 6-16 ans, cette scolarisation s'opère au sein même de l'institution, pour 14 % dans un établissement de l'Education nationale, 4 %bénéficiant d'une intégration partielle (à la fois dans l'institut et à l'école ou au collège). La scolarisation dans l'institution décroît avec l'âge. Elle est aussi liée au type de déficiences, avec un taux de non-scolarisation qui atteint 12 % chez les enfants atteints de troubles psychiatriques.
52 % des enfants de plus de 6 ans lisent sans difficulté, 32 % avec difficulté et 13 % ne maîtrisent pas la lecture. La très grande majorité (94 %) est autonome pour ses déplacements au sein de l'établissement et à l'extérieur (90 % chez les plus de 15 ans). Les incapacités les plus couramment évoquées concernent les comportements agressifs (55 %) et le fait que les jeunes se mettent eux-mêmes en danger (48 %).
Le turnover est relativement important : 28 %sortent dans l'année. 31 % migrent vers un autre établissement spécialisé (dont 13 % dans un autre ITEP), 31 % entrent dans un établissement de l'Education nationale sans prise en charge médico-sociale, 12 % partent en formation ou en stage, 7 % vers l'emploi (en milieu ordinaire ou protégé) et 5 % s'inscrivent au chômage...
Côté personnels, on dénombre 11 500 équivalents temps plein, soit un taux d'encadrement de 7,3 pour 10. Plus de la moitié des salariés exerce des activités éducatives, pédagogiques et sociales. Il s'agit essentiellement d'éducateurs spécialisés et de moniteurs-éducateurs. Les personnels d'enseignement représentent 9 % des équipes, les soignants et les psychologues, 7 %, les services généraux, 24 %, le personnel de direction et d'administration, 10 %. 42 % sont de sexe masculin, une proportion supérieure à celle des autres structures médico-sociales pour enfants.
(1) Au total, sur les 15 000 jeunes atteints de TCC, 68 % sont accueillis en ITEP, 18 % dans un autre type d'établissement médico-social et 14 % sont suivis par un service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad).
(2) « Les jeunes accueillis en instituts de rééducation » - Etudes et résultats n° 466 - Février 2006 - DREES - Disponible sur