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L'approche exclusivement monétaire de la pauvreté n'est pas suffisante, selon une étude Eurostat sur la privation matérielle

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L'Office européen des statistiques (Eurostat) vient de publier une étude sur la « privation matérielle dans l'Union européenne » en utilisant les indicateurs de pauvreté et d'exclusion sociale. Son auteur, Anne-Catherine Guio, de l'Institut wallon de la prospective et de la statistique (Belgique), considère en effet que l'approche monétaire de la pauvreté, définie par rapport à un seuil fixé en fonction de la répartition des revenus dans chaque pays, ne suffit pas. Pour bien saisir les phénomènes d'exclusion sociale, cette approche doit être complétée avec des instruments de mesure de la privation matérielle, définie « comme l'absence non souhaitée d'un ensemble d'items représentatifs des conditions de vie matérielles, telles que les conditions de logement, la possession de biens de consommation durables et la capacité à satisfaire les besoins fondamentaux ».

Les chiffres font apparaître de fortes variations selon les pays. Si aux Pays-Bas et au Luxembourg, près de 15 %de la population souffre ainsi, sur un aspect au moins, de difficultés économiques, la proportion est largement plus élevée - supérieure à 60 % - au Portugal et en Grèce. La France, quant à elle, occupe une position médiane (25 %). La situation face au logement révèle d'autres différences. Alors que l'Autriche, le Danemark et la France connaissent des taux de difficultés économiques semblables, le taux de personnes souffrant de mauvaises conditions de logement est double dans l'Hexagone (26 % contre 12 % au Danemark et 14 % en Autriche).

La différence est encore plus criante quand on compare la situation des 15 anciens Etats membres de l'Union européenne (UE-15) et celle des nouveaux Etats membres de l'est de l'Europe. La proportion de la population ne pouvant pas « s'offrir un repas composé de viande, de poulet ou de poisson tous les deux jours si elle le souhaite » se situe autour de 30 % dans cinq des 10 nouveaux Etats membres (alors que la moyenne de l'UE-15 est de 4%). La proportion de personnes ne disposant pas de toilettes intérieures avec chasse d'eau se situe aux alentours de 20 %dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), un taux plus de trois fois supérieur à celui du pays le plus défavorisé de l'UE-15 (Portugal). Enfin, près de 30 % de la population qui souhaite une voiture ne peut pas se l'offrir dans la plupart des nouveaux Etats membres et des pays candidats, sauf en République tchèque (19 %), à Chypre, à Malte et en Slovénie, quatre pays qui se rapprochent de la moyenne de l'UE-15 (5 %).

(Eurostat - Statistiques en bref n° 2005-21)

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