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Réduction des risques : l'ANIT dénonce les confusions de certains députés

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78 députés de droite (1) ont demandé, dans une lettre adressée au Premier ministre et rendue publique le 27 janvier, la création d'une enquête parlementaire sur la mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies (MILDT) et sur certaines associations de lutte contre la drogue. Une requête à laquelle réagit vigoureusement l'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT) (2), non pas pour contester le rôle des parlementaires dans le contrôle de l'utilisation des fonds publics, mais pour dénoncer les amalgames à la base de leur démarche. En effet, dans leur lettre, les députés estiment que la MILDT mène « une politique de gestion de la toxicomanie au prétexte de la réduction du risque » et met en œuvre « des stratégies de banalisation des drogues ».

« Réduire les risques n'est pas augmenter l'usage des drogues », rétorque l'ANIT. Elle souligne au contraire les acquis de la réduction des risques, qui a permis de diminuer les overdoses, de mieux adapter la réponse à l'épidémie du sida et de l'hépatite C, et de se rapprocher des plus exclus des usagers. « Cette politique ne saurait donc raisonnablement être remise en cause, notamment en menaçant des associations qui se sont historiquement mobilisées pour en défendre les apports. » Ce qui garantit qu'elle n'incite pas à la consommation, défend l'association, c'est son inscription dans une politique de santé publique (3). « C'est pourquoi les pouvoirs publics doivent soutenir, encadrer et suivre ces actions. »

L'ANIT dénonce également l'idée, entretenue par les députés signataires, selon laquelle la politique de réduction des risques serait responsable de l'augmentation de l'usage de cannabis. « Le travail fait auprès des usagers, dans les boutiques par exemple, visant une meilleure prise en charge de leur santé par le conseil, l'accès aux seringues propres, n'a aucune conséquence sur l'augmentation de l'usage de cannabis chez les 14-15 ans », réagit l'association. Laquelle rappelle qu'elle n'a cessé d'interpeller les pouvoirs publics sur la progression des usages de cannabis, mais aussi d'alcool et d'autres substances, et qu'elle s'est « pleinement engagée » à chercher des réponses. Car « il est à la fois possible d'agir contre l'usage des substances psychoactives chez les adolescents et de développer une politique de réduction des risques efficace ».

Notes

(1)  74 députés UMP, 2 UDF et 2 non inscrits.

(2)  ANIT : 9, passage Gatbois - 75012 Paris -

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