Cinq associations - le Groupement d'information et de soutien des immigrés (GISTI), l'association Groupe accueil et solidarité, l'Association d'accueil aux médecins et personnels de santé réfugiés en France, la Ligue des droits de l'Homme et Médecins du monde - ont obtenu devant le Conseil d'Etat l'annulation des décisions du ministère de l'Intérieur leur refusant l'accès aux zones d'attente, dans lesquelles peuvent être maintenus les étrangers qui arrivent en France par voie ferroviaire, maritime ou aérienne et qui soit ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire français, soit font une demande d'asile.
Pour mémoire, huit associations sont actuellement habilitées à accéder aux zones d'attente : Amnesty International section française, l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFE), la Cimade, la Croix-Rouge française, France terre d'asile, Médecins sans frontières, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et Forum réfugiés.
Pour justifier ces décisions de refus, le ministère de l'Intérieur avait soutenu que le nombre d'associations humanitaires déjà habilitées et l'augmentation du nombre de visites autorisées permettaient « une conciliation satisfaisante des exigences de l'ordre public et de l'exercice de leur mission par ces associations ».
Une motivation insuffisante aux yeux du Conseil d'Etat, pour qui le ministère de l'Intérieur n'a pas à opposer exclusivement à une nouvelle demande d'habilitation l'existence d'un nombre déterminé d'associations déjà habilitées. Le juge administratif suprême lui aurait en revanche donné raison s'il avait démontré que l'accès donné à de nouvelles associations allait entraver le fonctionnement des zones d'attente.