Au-delà des programmes relatifs à la maîtrise médicalisée des dépenses de santé, les actions de la caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM) en 2006 porteront notamment sur l'information des patients en matière de soins hospitaliers, l'appréciation des besoins de la population et l'adaptation et l'amélioration de l'offre de soins, a indiqué la caisse le 18 janvier.
Dans l'optique de moderniser le système de soins, la CNAM projette de proposer aux assurés un service d'informations pratiques (tarifs, niveau de prise en charge) sur les soins hospitaliers, dont « l'offre -complexe - est mal connue », reconnaît-elle. « A terme, l'objectif est de pouvoir donner des informations sur les actes pratiqués, à quelle fréquence et à quel coût, pour permettre aux assurés de faire leur choix en toute connaissance de cause », espère la caisse.
En outre, elle renforcera son expertise en matière de planification et son soutien à la coordination avec la médecine de ville. Dans ce cadre, une analyse sera menée sur la prise en charge des principales affections de longue durée (ALD) nécessitant une bonne coordination entre médecins hospitaliers et médecins libéraux. Par ailleurs, afin d'améliorer l'efficience de l'offre de soins, la CNAM entend développer les alternatives à l'hôpital (hospitalisation à domicile, chirurgie ambulatoire...) pour lui « permettre de se consacrer à son rôle essentiel ».
Autre axe de travail : maîtriser médicalement l'évolution des dépenses de santé à l'hôpital. Ainsi, tout comme elle l'a fait avec les médecins libéraux en 2005 (1), la caisse nationale d'assurance maladie proposera aux médecins hospitaliers d'agir notamment sur le respect de la règle de la prise en charge à 100 % des traitements liés aux ALD et sur la bonne utilisation de l'ordonnancier bi-zone (2), afin de diminuer les prescriptions indûment remboursées à 100 % (3). En outre, elle demandera au secteur hospitalier de faire un effort sur ses prescriptions de transports sanitaires ainsi que sur les arrêts de travail, « dont une part n'est pas toujours totalement justifiée médicalement » (4), affirme-t-elle.
(1) Voir notamment ASH n° 2394 du 11-02-05.
(2) Celui-ci permet de différencier les soins et les traitements en rapport avec l'ALD de ceux qui ne le sont pas.
(3) 3,1 milliards d'euros de médicaments sont prescrits par des praticiens hospitaliers à des patients en ALD, dont 83 % sont remboursés à 100 %.
(4) Les indemnisations d'arrêts de travail ont respectivement augmenté de 34 % et de 15 % entre 2001 et 2004.