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Pour une meilleure reconnaissance de l'appui social individualisé

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L'Association pour l'action sociale et la formation à l'autonomie et au devenir (ASFAD), qui gère notamment un centre d'hébergement et de réinsertion sociale, un centre maternel et un service d'insertion professionnelle, exerce des mesures d'appui social individualisé (ASI) (1) sur le bassin d'emploi de Rennes depuis 1992 (2). Pour les professionnels de l'association spécialistes de ces mesures, l'ASI pourrait utilement être développé dans le cadre du plan de cohésion sociale.

« Notre équipe est pluridisciplinaire (conseillère en insertion, éducatrice spécialisée, assistant social, psychologue et secrétaire), ce qui induit une prise en charge globale et personnalisée. Il nous a paru indispensable d'opter pour une transversalité des champs d'intervention :professionnel, social, psychologique. Il ressort de cette articulation un cadre d'intervention proposant un accompagnement global aménagé en fonction des problématiques personnelles et inscrit dans une logique de réseaux, dans une cohérence et une complémentarité avec les différents partenaires (des secteurs de l'insertion professionnelle, de la santé et du social). Nous ne produisons pas un service supplémentaire mais différent, spécifique à des problématiques de détresse et d'exclusion sociale. Cette spécificité est identifiée par nos divers prescripteurs : ANPE, services du RMI, services sociaux, structures d'accompagnement professionnel des personnes handicapées.

« Si l'insertion socio-professionnelle est le vecteur à partir duquel se déclinent nos actions, nous sommes confrontés à une souffrance psychique apparaissant à la fois comme un obstacle à une réinsertion et une conséquence d'un isolement social ou d'une rupture socio-professionnelle. 81 % du public dit rencontrer des difficultés d'ordre psychologique. Ceci renforce notre logique d'intervention pluridisciplinaire où le travail psychologique occupe une place nécessaire. Nous sommes de plus en plus confrontés à une population de "naufragés " (3), présentant un syndrome de désocialisation qui apparaît comme le versant psychopathologique de l'exclusion. Notre pratique nous a appris que les usagers en grande détresse sociale et en souffrance psychique trouvent dans ce dispositif concentré en un seul lieu un effet contenant que ne leur offre pas une prise en charge segmentée qu'ils jugent déstabilisante... Il s'agit alors de travailler l'orientation vers des dispositifs de soin, des structures professionnelles adaptées et/ou une reconnaissance du handicap.

« Le nombre de demandes n'a cessé d'augmenter depuis 1992 et nous avons été obligés depuis 1995 d'établir des délais d'attente (aujourd'hui plus de deux mois) allant à l'encontre du processus d'accompagnement souhaité. Cela contribue à renforcer le sentiment de rupture du lien social et se traduit par une démobilisation.

« Après 12 ans de travail, de construction, quelle peut-être l'évolution de ce dispositif d'ASI qui a fait ses preuves mais toujours perfectible et qu'il faut continuer d'évaluer, peu connu et qui ne bénéficie pas de moyens de développement suffisants ? Cette mesure est bien référencée dans "les prestations d'accompagnement vers l'emploi" du référentiel national "accueil, hébergement, insertion" de mars 2005 réalisé sous l'égide du ministère délégué à l'intégration, à l'égalité des chances et à la lutte contre l'exclusion (4). Elle fait partie des prestations qui doivent permettre aux publics les plus éloignés de l'emploi d'y accéder. Elle est bien définie comme "soutien psychologique et moral et aide concrète aux démarches (y compris accompagnement physique), accès ou maintien dans l'emploi, au moment de l'embauche ou de la sélection ou pour favoriser l'adaptation réciproque employé/employeur ". Plutôt que de chercher à créer de nouvelles prestations ou de nouveaux dispositifs d'aide aux plus démunis, pourquoi ne pas donner les moyens d'existence à un dispositif reconnu comme pertinent et qui s'inscrit clairement dans les orientations des politiques publiques auprès des plus défavorisés de nos concitoyens ? »

Notes

(1)  L'ASI est ainsi défini par une circulaire de mars 1992, modifiée par celle du 5 mai 1995 : « fonction d'accompagnement global à l'insertion qui inclut l'insertion dans l'emploi, aidé ou non, ou plus largement dans une activité d'utilité sociale, marchande ou non marchande. Elle vise donc à assurer le retour consolidé des personnes à une vie personnelle et sociale autonome adaptée à leurs demandes et à leurs capacités. »

(2)  Plus de 200 mesures en 2004. ASFAD : 146 A, route de Lorient - 35000 Rennes - Tél. 02 99 59 60 01 - E-mail : siege@asfad.fr.

(3)  Les naufragés - Patrick Declerck - Ed. Plon, 2001 - Voir ASH n° 2243 du 28-12-01.

(4)  Voir ASH n° 2406 du 6-05-05.

LE SOCIAL EN ACTION

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