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Le désengagement des CAF explique-t-il la baisse de fréquentation des « colos » ?

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De moins en moins d'enfants et de jeunes partent en centre de vacances, alors que, si l'on en croit les enquêtes, la demande des familles pour les « colos » demeure. Un paradoxe que l'Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (OVLEJ) a voulu comprendre (1).

D'après les archives du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui remontent à 1954, le nombre de séjours d'été commence à diminuer dès 1964. Mais il est compensé par une augmentation des jeunes accueillis pendant les « petites vacances », en France ou à l'étranger. Si bien que la fréquentation d'ensemble croît jusqu'en 1983-1984. Rapportée à l'effectif des 5-19 ans, l'apogée des « colos » apparaît même plus tardive puisqu'elle se situe en 1994, avec un taux de 14 % d'enfants et d'adolescents concernés. Cette proportion diminue ensuite jusqu'en 2000 et se stabilise depuis aux environs de 10 %. Un changement « trop brutal » pour relever uniquement « d'une transformation des demandes et des besoins des familles », estime l'observatoire.

Sachant l'importance des facteurs économiques dans la fréquentation des centres de vacances, il s'est intéressé aux politiques d'aide successivement développées par les caisses d'allocations familiales. L'accent mis, selon les époques, sur l'aide directe aux familles ou sur l'aide aux investissements ne paraît pas avoir d'effet majeur sur la fréquentation des séjours collectifs pour enfants, note l'OVLEJ. En revanche, les départs collectifs semblent directement corrélés à l'importance du budget des CAF qui leur est consacré.

Entre 1945 et 1951, les vacances au grand air de petits citadins mal nourris et mal logés apparaissent clairement comme une priorité : un tiers des dépenses d'aide sociale leur est consacré. A partir de 1962, l'effort s'oriente sur le logement et le taux d'aide aux vacances régresse pour se maintenir entre 21 et 23 % jusqu'en 1980. Nouvelle baisse jusqu'à 11 % en 1992, avec, de plus, une valorisation des loisirs de proximité tout au long de l'année par rapport au « droit au départ ». Tendance accentuée depuis, les CAF n'accordant plus que 3 %de leur budget d'aide sociale aux vacances (toutes formes confondues) (2).

« D'autres partenaires interviennent dans l'aide au départ en centres de vacances : associations, collectivités territoriales, comités d'entreprise, note l'observatoire. Mais il semble que leur intervention, d'ailleurs dispersée et mal connue, soit insuffisante pour pallier le désengagement des CAF en la matière. »

Notes

(1)   « Rétrospective de la fréquentation des séjours collectifs, 1954-2004 » - Bulletin n° 16 - Décembre 2005 - Disp. sur demande à observatoireVLEJ@aol.com.

(2)  Un récent rapport d'un groupe de travail du Conseil national du tourisme, animé par Nicole Prud'homme, présidente de la CNAF, conseillait d'ailleurs de « renverser la tendance actuelle » en augmentant les aides au départ - Voir ASH n° 2413 du 24-06-05.

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