Sans surprise, AC !, l'Association pour l'emploi, l'information et la solidarité (APEIS), le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) et la CGT-chômeurs protestent contre le protocole d'accord sur l'assurance chômage du 22 décembre (voir ce numéro). Pour ces associations, le texte « ignore les attentes sociales », alors que « moins de la moitié des chômeurs est indemnisée, perçoit des allocations le plus souvent inférieures à 853 € » et sort moins souvent du système pour « reprise d'emploi » que pour « fin de droits ».
Pour elles, l'accord réduit « encore les droits des chômeurs et des précaires », notamment ceux des seniors, des saisonniers, des chômeurs en activité réduite ou encore des personnes ayant un projet de formation qualifiante, et représente une « nouvelle étape de la précarisation ».
Le dispositif sera « toujours inadapté au chômage de masse, au développement de la précarité et à l'urgence sociale », estiment les quatre associations, qui veulent « un système unifié indemnisant toutes les formes de chômage et de précarité par une allocation individuelle ayant le SMIC pour référence ».
Par ailleurs, les associations, de même que les syndicats, ont vivement réagi au décret qui renforce le contrôle des chômeurs (voir ce numéro). « A quand le bracelet électronique ? », demande par exemple François Desanti, secrétaire général de la CGT chômeurs. Marc Moreau, porte parole d'AC !, s'inquiète d'un « ensemble d'outils coercitifs pour obliger les chômeurs à accepter n'importe quel boulot ».
Pour sa part, la CFTC regrette le « message » transmis par le gouvernement, qui « donne l'impression que le demandeur d'emploi est un fraudeur en puissance ». Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, s'inquiète du « côté Big Brother » d'un texte qui facilite le croisement des fichiers. Quant à Rémy Jouan, secrétaire confédéral de la CFDT, qui juge le décret « plus maladroit que menaçant », il aurait préféré que « le gouvernement s'occupe des 95 % de chômeurs qui cherchent un emploi ».