Partant du constat que « l'accès au monde du travail est la meilleure solution pour que [les jeunes placés sous mandat judiciaire civil ou pénal] s'en sortent », le garde des Sceaux, Pascal Clément, a invité le 13 décembre les chefs d'entreprise, les professions libérales, les artisans et « tous les cadres de la Nation » à parrainer un jeune confié au secteur public de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) (1). Seront plus spécifiquement visés les mineurs de 13 à 18 ans mais aussi les jeunes majeurs de moins de 21 ans qui sont suivis par la PJJ, a expliqué le ministre.
Les jeunes, qui devront s'être manifestés « par un projet personnel et une prise de conscience que l'avenir se construit par des efforts quotidiens », seront proposés par les services de la PJJ et orientés vers des parrains qui signeront un protocole avec le directeur départemental de la protection judiciaire de la jeunesse concerné. La mission de ces parrains sera d'aider leurs filleuls dans l'élaboration de leur projet professionnel à l'occasion d'entretiens réguliers, d'entreprendre avec eux un travail de préparation à l'accès à l'emploi (orientation, découverte du monde de l'entreprise, rédaction de curriculum vitæ, simulation d'entretien d'embauche) puis d'ouvrir leur « carnet d'adresses pour essayer de les orienter vers un stage, un apprentissage », voire un emploi. La fonction du parrain facilite l'acquisition des savoirs professionnels par le jeune et « se différencie de celle du travailleur social ou d'éducateur chargé du suivi social ou éducatif du jeune à partir de la structure de laquelle il dépend ».
Concrètement, trois acteurs seront ainsi associés : le jeune en difficulté d'insertion, le parrain - professionnel en activité, retraité ou préretraité - qui pourra se faire assister par un membre de l'entreprise apte à encadrer l'intéressé au quotidien (le tuteur ou maître de stage) - et le référent éducatif - éducateur de la PJJ ou professeur technique si le jeune suit une formation en alternance - qui mettra en relation le mineur et le parrain et fera des bilans réguliers avec ce dernier.
Côté calendrier, le ministre de la Justice réunira à la fin du mois de janvier les premiers parrains afin que, dès février 2006, des jeunes puissent les rencontrer.
(1) Un site est créé à cet effet (