Au 31 décembre 2004, 3,4 millions d'allocataires percevaient l'un des dix minima sociaux (1). Après une diminution observée entre 2000 et 2002 et une première augmentation de 1,6 % en 2003, leur nombre est en hausse de 3,4 % en 2004 (2). En tenant compte des ayants droit (enfants et conjoints), ce sont un peu plus de six millions de personnes qui vivaient avec ces ressources issues de la solidarité.
En métropole, la croissance des allocataires atteint 3,3%. Quatre dispositifs voient gonfler leurs effectifs. Celui du revenu minimum d'insertion (RMI) tout d'abord, qui compte à lui seul plus du tiers des bénéficiaires des minima sociaux, soit 1 083 900 personnes (ressortissants de la Mutualité sociale agricole inclus). En données brutes, ce nombre a fait un bond de 8,5 % en 2004, sous le double effet de la hausse du chômage et du raccourcissement de la durée de son indemnisation (3). L'allocation aux adultes handicapés (AAH) qui, avec 760 100 bénéficiaires, couvre la deuxième cohorte par le nombre, voit son public croître depuis 15 ans et poursuit sur cette lancée avec une nouvelle progression de 2,5 % en un an. Autre poussée sensible : celle de l'allocation de parent isolé (API) et de ses 175 600 titulaires, effectif qui continue d'augmenter de 3,3 % (après 3,7 % en 2003). Enfin, 32 700 personnes touchent l'allocation équivalent retraite de remplacement, soit 20,7% de plus en un an, signe que la montée en charge de ce dispositif créé en 2002 pour les chômeurs en fin de parcours professionnel n'est pas encore terminée. A contrario, le public des 344 100 titulaires de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) diminue légèrement (- 1,5 %), de même que celui de l'allocation supplémentaire vieillesse (547 500, - 1,8%), tandis que le petit groupe des bénéficiaires de l'allocation veuvage continue de fondre (11 300, - 7,4 %). Le nombre des personnes touchant l'allocation d'insertion reste stable (47 200), celui des bénéficiaires de l'allocation supplémentaire d'invalidité (111 500) aussi. Il en va de même pour le pourcentage des allocataires dits « en intéressement », qui cumulent quelque temps allocation et revenu d'activité. Dans les départements d'outre-mer, l'effectif des titulaires des minima sociaux croît de 3,9 %. Sa répartition est sensiblement différente de celle de la métropole. A lui seul, le RMI couvre près de la moitié des allocataires, avec un public qui augmente encore de 6,2 %. Deuxième en importance, l'allocation supplémentaire vieillesse, quoique en faible diminution, continue de bénéficier à 27 % des titulaires des minima sociaux. Par contre, le nombre des allocataires de l'AAH (en augmentation de 3,2 %) et de l'ASS (stable) sont proportionnellement moins nombreux que dans l'Hexagone. Avec 11,5%, la croissance est particulièrement forte pour l'API, qui touche environ 20 000 personnes.
(1) Aux neuf minima ayant cours en métropole, s'ajoute le revenu de solidarité institué en 2000 pour l'outre-mer et qui prend le relais du RMI pour les plus de 50 ans.
(2) Etudes et résultats n° 447 - DREES - Disp. sur
(3) Pour plus de détails sur ce point, voir ASH n° 2399 du 18-03-05.