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Le dispositif d'urgence à nouveau mis en question

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Ne plus cautionner les défaillances de la mise à l'abri des personnes à la rue, exiger des pouvoirs publics qu'ils proposent un hébergement adapté, immédiat et durable à toute personne sans domicile qui le souhaite. Telles sont les revendications de Médecins du monde (1) qui, le 21 novembre, organisait une « opération coup de poing » à Paris en proposant des tentes à ceux qui vivent dans la rue pour symboliser la détresse environnante. « Nous demandons que soit organisée au plus vite une table ronde réunissant pouvoirs publics et associations afin d'aboutir à la création d'une circulaire rendant impossible le renvoi des personnes dans la rue », explique l'association.

Elle souhaite que des hébergements en nombre suffisant soient ouverts toute l'année, qu'ils soient proposés sans limitation de durée et adaptés aux couples et aux familles. Médecins du monde demande également l'ouverture de lieux spécifiques pour les femmes, le renforcement des moyens du 115 et que les structures d'hébergement soient des lieux de vie « multiservices » d'accès à l'hygiène, à l'alimentation et aux soins. Aucune sortie ne devrait être envisagée sans garantir aux personnes une solution adaptée, exige l'association, qui réitère sa demande de mettre en place une « couverture logement universelle ».

Lors de sa journée scientifique, le 13 décembre, l'Observatoire du SAMU social de Paris (2) mettait également le dispositif d'urgence en débat. Une enquête sur les usagers du 115 dans la période comprise entre 1999 et 2004 dénombre entre 16 et 150 demandes non pourvues par jour. « Les hébergements sont rationnés toute l'année, avec des moyens plus concentrés sur la période hivernale depuis 2002 », précise le SAMU social. Malgré une demande « assez stable d'une année sur l'autre », le nombre d'hébergés est passé de 15 200 en 1999 à 11 800 en 2004. Illustration en outre de la « chronicisation » des situations d'urgence : le nombre de nouveaux venus a diminué de 9 700 à 6 400 entre 2000 et 2004 tandis que celui des personnes hébergées au moins une fois les années précédentes s'est accru de 4 000 à 5 400.

Autre constat, tiré d'une étude sur les « caractéristiques et facteurs de risque d'hypothermie la nuit » : si les deux tiers des cas sont repérés au cours du plan hivernal de base ou de niveau 2, les situations d'hypothermie sont décelées tout au long de l'année, traduisant une fragilisation des organismes soumis à des conditions de vie difficiles. Elles ont concerné 7 % des interventions des équipes mobiles d'aide du SAMU social (82 cas) en 2004. Après la température, les raisons sont liées à l'alcool (qui multiplie les risques par 2,5) et à la mobilité réduite des personnes.

Notes

(1)  Médecins du monde : 62, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 01 44 92 13 87.

(2)  SAMU social : 35, avenue Courteline - 75012 Paris - Tél. 01 41 74 84 84.

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