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Réforme des ZEP : Gilles de Robien veut redorer l'image des établissements difficiles

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Le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, avait fait de ce dossier une de ses priorités avant même le déclenchement des violences urbaines. Il a présenté le 13 décembre une longue liste de mesures destinées, plus de 20 ans après leur création, à réformer les zones d'éducation prioritaire (ZEP).

« Tous les rapports et études convergent : les niveaux de difficultés ne sont pas tous égaux à l'intérieur des actuelles ZEP », a souligné le ministre. C'est la raison pour laquelle il souhaite changer de logique. « Il ne s'agit plus de découper des zones, mais de définir des publics selon des critères plus précis », a-t-il indiqué. Il veut également, au passage, en profiter pour redorer l'image des établissements difficiles, avec de nouveaux noms. Les ZEP disparaîtront ainsi au profit d'un classement par établissements, répartis en trois niveaux selon la situation sociale et scolaire des élèves.

Le premier, EP1 (pour « éducation prioritaire 1 » ), correspondra aux 200 à 250 collèges qui concentrent le maximum de difficultés - sélectionnés par le ministre de l'Education nationale et regroupés sous un nouveau label, « ambition réussite » - et aux écoles de leur secteur, avec lesquelles ils constitueront un « réseau de réussite ». Les collèges « ambition réussite » bénéficieront de moyens spécifiques. Leurs équipes éducatives seront renforcées avec l'arrivée, « dès la rentrée 2006 », de 1 000 enseignants expérimentés. 3 000 assistants pédagogiques se destinant aux métiers de l'enseignement se consacreront à l'aide aux devoirs et au soutien scolaire. En outre, tous disposeront d'au moins une infirmière scolaire. Et les dispositifs-relais seront affectés en priorité à ces établissements, pour la prise en charge temporaire des élèves les plus perturbateurs. L'objectif, a encore expliqué le ministre, est de supprimer tout redoublement dans ces collèges, grâce à une plus grande individualisation des parcours. Par ailleurs, tous les établissements des réseaux de réussite (collèges et écoles pour les élèves de CE2, CM1 et CM2) devront mettre en place quatre soirs par semaine des études accompagnées obligatoires. Celles-ci seront encadrées par des enseignants volontaires, de futurs enseignants ou des associations dans le cadre des contrats de réussite éducative. Enfin, tous les meilleurs élèves des collèges « ambition réussite » ne seront plus soumis à la carte scolaire et pourront choisir leur lycée d'affectation.

Le deuxième niveau - EP2 - concernera, quant à lui, les établissements des zones urbaines moins sensibles. Ils continueront de fonctionner avec les moyens dont ils disposent déjà. Enfin, le troisième niveau- EP3 - sera composé des établissements appelés à sortir du dispositif de l'éducation prioritaire à l'horizon de trois ans. « Les personnels actuellement en fonction conserveront les indemnités liées à l'éducation prioritaire tant qu'ils seront en poste dans ces établissements et durant trois ans maximum », a précisé Gilles de Robien.

Cette réforme sera mise en place à budget constant, par redéploiement dans le cadre du projet de budget 2006. Pour piloter le dispositif, un délégué interministériel à l'enseignement prioritaire sera nommé aux côtés du directeur de l'enseignement scolaire.

Au-delà de ce nouveau classement, le ministre de l'Education nationale a présenté une série de mesures dont certaines devraient faire partie du futur projet de loi pour l'égalité des chances (1). C'est ainsi que dans chaque quartier d'éducation prioritaire, une école ouverte fonctionnera pendant les vacances. 25 internats de réussite éducative seront créés en 2006. Et les élèves boursiers de l'éducation prioritaire qui se sont distingués par leurs efforts dans le travail scolaire au cours de la classe de 3ebénéficieront de l'augmentation du nombre de bourses au mérite (qui passe de 28 000 à 100 000). En outre, pour faciliter l'accès des élèves (scolarisés en 3e, en lycée professionnel ou en formation postbac) aux stages obligatoires en milieu professionnel, Gilles de Robien lance, avec le concours du ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, l'opération « objectif stages » : « les entreprises d'un bassin d'emploi s'engageront, dans une relation de confiance avec les établissements scolaires, à accueillir les jeunes qui n'auraient pas trouvé de stage par eux-mêmes ». Autre mesure : dans l'idée d'ouvrir l'école aux parents, l'institution scolaire leur proposera, « en amont du nouveau dispositif de contrat de responsabilité parentale », des « rendez-vous trimestriels » pour faire le point sur la situation de leur enfant et les informer des actions de soutien personnalisé qui seront décidées. Enfin, le ministre souhaite que, « dans toute la mesure du possible », une salle soit aménagée dans les équipements scolaires pour accueillir « l'école des parents », organiser des cours d'alphabétisation, des rencontres, des activités associatives ou des permanences des associations de parents.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2433 du 9-12-05.

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