Le rapport annuel sur « l'état du phénomène de la drogue » en Europe (1) qu'a présenté, à Bruxelles le 24 novembre, l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT) - agence spécialisée de l'Union européenne sur ces questions - met l'accent sur la disparité des traitements de substitution pour les consommateurs de drogue en Europe.
Pour les opiacés (héroïne, morphine...), la situation est plutôt encourageante. En dix ans, le nombre d'usagers pris en charge a été multiplié par sept dans les 28 pays concernés par le rapport (les 25 Etats membres, la Bulgarie, la Roumanie et la Norvège). Plus d'un demi-million d'Européens reçoivent ainsi un traitement de substitution (méthadone ou buprénorphine), que ce soit dans un centre spécialisé ou par l'intermédiaire d'un médecin généraliste. Mais ce chiffre recouvre de grandes disparités entre l'ouest et l'est de l'Europe. A peine plus de 1 % d'usagers sont concernés dans les nouveaux Etats membres d'Europe centrale et orientale. Une « source d'inquiétude » pour Wolfgang Götz, directeur de l'OEDT, ces traitements ayant « prouvé leur efficacité en améliorant l'état de santé ».
Pour les autres types de drogue, en revanche, notamment pour la cocaïne, les « options de traitement sont peu développées » partout, alors que cette substance est devenue un « élément essentiel du tableau de la drogue en Europe » (1,5 million de consommateurs). Situation sensiblement analogue pour le cannabis qui concerne environ un jeune sur cinq en Europe. Peu de pays (exceptés le Danemark, les Pays-Bas ou la France par exemple) offrent des « services spécifiquement adaptés aux usagers problématiques du cannabis, malgré la demande accrue de traitement pour cette drogue. De manière générale, de telles options de traitement spécialisé sont sous-développées dans l'ensemble de l'Europe et les besoins des usagers problématiques de cannabis demeurent mal compris », estime l'observatoire.
(1) Rapport téléchargeable sur