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... le Conseil national du sida fustige la politique de prévention du gouvernement

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« L'engagement de l'Etat est aujourd'hui insuffisant, qu'il s'agisse de la place accordée à la lutte contre le VIH dans la politique de santé ou de la cohérence de l'action gouvernementale en la matière », déplore pour sa part le Conseil national du sida (CNS) dans un rapport rendu public le 22 novembre (1). Un avis d'ailleurs partagé par de nombreuses associations (voir ce numéro).

Aussi l'instance invite-t-elle d'abord l'Etat à faire de la réduction de la transmission du VIH un objectif de santé publique en assurant une cohérence des actions au niveau local, une mobilisation accrue en faveur des certaines catégories d'étrangers originaires notamment d'Afrique subsaharienne, en imposant aux établissements commerciaux de sexe la mise à disposition gratuite du matériel de prévention et en garantissant partout l'accès aux traitements post-exposition.

Pour le CNS, il importe également que l'Etat, qui délègue des actions de prévention de terrain aux associations, se charge de vérifier la pertinence et l'efficacité des soins, soutienne la diversité du champ associatif et accorde en particulier un appui technique aux petites associations. Il lui incombe aussi de faire face, ici ou là, à l'absence d'associations dans une zone géographique ou auprès d'une population cible en mettant, par exemple, en place des équipes mobiles d'intervention et de prévention du sida associant des membres d'associations et du personnel de santé publique.

En outre, le conseil suggère que les campagnes de prévention donnent une image plus réaliste de la gravité de l'infection afin de mettre fin à sa banalisation, qu'elles soient plus régulières, mieux ciblées sur des publics spécifiques et élaborées dans une logique de concertation. L'État doit par ailleurs développer une veille des besoins émergents. Outre l'organisation d'assises annuelles de la prévention, il est aussi préconisé l'organisation d'une conférence de consensus ou d'une audition publique sur les risques associés aux pratiques sexuelles.

Surtout, pour réussir, la politique de prévention doit reposer sur une coordination interministérielle efficace. Selon l'instance, le ministère de l'Education nationale doit relancer l'éducation à la sexualité et à la vie affective auprès des jeunes. Les politiques du ministère de l'Intérieur ne doivent pas s'opposer à la politique de prévention. Ainsi, pour la constitution des dossiers de demande de séjour pour soins, les préfectures exigent parfois des pièces que le droit ne prévoit pas et outrepassent leurs prérogatives, relève l'instance. «  Ces excès retardent la prise en charge globale des personnes et, donc, le travail de prévention de la transmission. » De même, en centres de rétention, les intéressés doivent avoir accès à un médecin et pouvoir déposer des dossiers de demande de titre de séjour pour soins. Enfin, le ministère de la Justice doit faire face à l'épidémie de VIH en prison.

Pour finir, le CNS estime que l'État doit sécuriser l'environnement des associations en prévoyant par exemple que les conventions signées avec les associations soient triennales. En contrepartie, les associations bénéficiant de financements publics doivent se mobiliser pour la prévention et imaginer les indicateurs les plus appropriés pour l'évaluation des actions de terrain.

Notes

(1)  Rapport du CNS disponible sur www.cns.sante.fr.

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