Après deux années de forte augmentation (respectivement de 16 % et 10 %), le flux des entrées d'étrangers en situation régulière n'a connu, en 2004, qu'une faible variation de 1,6 %. Hors étudiants, 134 000 étrangers ont reçu un premier titre de séjour d'une durée au moins égale à un an, contre 132 000 en 2003. Parmi eux, 7 000 travailleurs, 13 000 réfugiés ou apatrides et membres de leur famille, 25 000 bénéficiaires du regroupement familial stricto sensu, 8 000 membres de la famille de Français, 75 000 personnes admises au titre de la « vie privée et familiale », enfin 6 000 visiteurs. Ces chiffres sont collectés dans le deuxième rapport de l'Observatoire statistique de l'immigration et de l'intégration, installé en juillet 2004 auprès du Haut Conseil à l'intégration (1), qui n'y ajoute d'ailleurs guère d'éléments d'analyse.
77 % des titres de séjour sont accordés en relation avec la vie familiale, qui reste donc, et de loin, le premier motif d'immigration légale, avec 103 000 entrants (+ 2 %). La moitié de ces derniers se rapprochent d'un conjoint, de parents ou d'enfants français. Un quart seulement relève du regroupement familial pour rejoindre des étrangers régulièrement présents en France, chiffre qui diminue depuis deux ans. L'asile accordé aux réfugiés et apatrides, en très légère augmentation (2), représente 8 % des titres attribués, devant l'immigration de travail (5 %) et les visites (4 %).
Sauf pour le motif du travail, les femmes sont majoritaires parmi les entrants. Deux tiers des arrivants sont originaires du continent africain. Enfin, la moitié des immigrants s'installe en Ile-de-France.
Par ailleurs, la France a enregistré, en 2004, 2, 5 millions de demandes de visas et en a délivré 2 060 000. Le taux de refus - 18 % - est le plus élevé parmi les principaux partenaires de la zone Schengen. 92 % des visas accordés couvrent le court séjour (pour un transit ou une période inférieure à 90 jours) et 8 % le long séjour (au-delà de trois mois), dont 64 000 attribués à des étudiants. Les visas de court séjour sont en augmentation de 2,5 % sur un an, les longs séjours en diminution de 6 %.
Au plan géographique, les visas sont accordés à des ressortissants d'Europe (29 %), d'Asie-Pacifique (18%), des Amériques (7 %), d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (31 %) et d'Afrique sub-saharienne (15 %). Les deux dernières catégories sont en légère diminution, alors que l'augmentation atteint 15 % pour la zone Asie-Pacifique. Pour les seuls visas de long séjour, les pondérations sont différentes entre l'Europe (11 %), l'Asie (19 %), les Amériques (22 %), l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient (36 %), l'Afrique sub-saharienne (12 %). Les chiffres évoluent à la baisse pour l'Europe et l'Afrique du Nord-Moyen-Orient.
Par ailleurs, près de 46 000 primo-arrivants ont signé un contrat d'accueil et d'intégration, progressivement proposé dans 26 départements depuis juillet 2003. Le taux d'adhésion atteint 90 % en 2004. 67 %des signataires sont capables de communiquer en langue française.
Enfin, 169 000 personnes ont acquis la nationalité française en 2004, soit 17 % de plus qu'en 2003. Mais ce bond, déjà noté en 2003, est surtout dû à l'accélération de l'instruction et à la volonté de raccourcir les délais d'attribution. Un nouveau Français sur deux est originaire du Maghreb et 60 % au total viennent d'Afrique, 16 %d'Asie, 14 % d'Europe.
(1) Sur le premier rapport de l'Observatoire, voir ASH n° 2381 du 12-11-2004.
(2) Le détail des admissions au titre du droit d'asile pour 2004 figure dans le bilan de l'OFPRA - Voir ASH n° 2404 du 22-04-05.