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En dix ans, hors aide à domicile, le nombre de travailleurs sociaux a augmenté de 40 %

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Entre 1993 et 2002, le nombre de travailleurs sociaux, hors aide à domicile, est passé de 249 000 à 348 700. La progression, qui s'établit moyenne à 4 % l'an, est supérieure à celle de l'ensemble des métiers du tertiaire sur la même période. Deux chiffres que l'on peut extraire des travaux de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) sur l'évolution des « métiers du travail social » (1).

A dire vrai, faute de définition officielle du travail social et de délimitation de son champ, le recensement des emplois qu'il recouvre reste un exercice délicat et discutable. La DREES elle-même donne des chiffres beaucoup plus importants. Dans une précédente étude de 2000 portant sur l'année 1998, elle parlait de 800 000 travailleurs sociaux, en prenant cette fois en compte l'aide à domicile (2). Pour 2002, elle évalue à 600 000 les personnes qui « exercent dans les métiers du travail social ». Mais dans les deux cas, elle inclut les assistantes maternelles « non permanentes » employées directement par les parents, qu'elle évalue à 250 100 pour 2002. Sans contester l'utilité de cette profession, les ASH ne la rangent pas parmi les métiers du social, dont la caractéristique commune est d'intervenir auprès des personnes « en difficulté ». Nous ne l'avons donc pas fait figurer dans le tableau ci-dessous, contrairement au groupe des assistantes maternelles « permanentes », désormais dénommées assistantes familiales (qui accueillent les enfants confiés par l'aide sociale à l'enfance), et des personnes qui pratiquent l'accueil familial pour les personnes âgées ou handicapées.

Les métiers du travail social

 

La DREES doit aussi s'accommoder des limites des données statistiques. En 2000, elle avait dénombré les travailleurs sociaux à partir de 14 sources différentes, dont la cohérence et l'exhaustivité n'étaient pas garanties. En 2005, elle a décidé d'exploiter un gisement unique, celui de l'enquête Emploi de l'INSEE. Avec moins de risques de double compte, mais avec les incertitudes liées à la nature déclarative des informations recueillies. Les intitulés parfois flous des professions endossées par les enquêtés (du type « s'occupe de personnes âgées » ) ont conduit la DREES à ne pas décompter les emplois de l'aide à domicile qui, « bien que faisant partie intégrante du champ du travail social », sont, dans l'enquête INSEE, parfois « difficiles à distinguer d'autres emplois domestiques » (3). Une autre difficulté subsiste dans le repérage des nouveaux métiers apparus dans le cadre des politiques d'insertion sociale et professionnelle ou de la ville (médiateur social, adulte-relais...), qui ne sont donc pas pris en compte.

Education spécialisée : + 7 % par an

L'étude de la DREES permet du moins d'appréhender l'évolution des « métiers canoniques » du social, qu'elle classe en quatre familles. C'est celle de l'éducation spécialisée qui croît le plus vite, au rythme de 7 % l'an, tandis que l'effectif des accueillants familiaux permanents diminue. L'âge moyen est égal à celui de l'ensemble de la population active (40 ans en 2002) pour les métiers de l'éducation spécialisée, et très proche pour ceux de l'aide sociale (41 ans). Par contre, il est nettement plus jeune pour les métiers de l'animation (33 ans) et plus âgé pour l'accueil au domicile (45 ans). Les personnes de plus de 50 ans (qui devraient partir à la retraite d'ici à 2012) représentent 22 % des effectifs dans l'aide sociale, 17 % dans l'éducation spécialisée, 32 % dans l'accueil à domicile.

La féminisation traditionnelle du secteur connaît aussi des nuances : 63 % dans l'éducation spécialisée, 71 % dans l'animation, 95 % dans l'aide sociale et 100 % dans l'accueil au domicile. Autre caractéristique commune à l'ensemble, l 'importance des temps partiels : 35 % dans l'aide sociale, 20 % dans l'éducation spécialisée, 53 % dans l'animation. Dans ces deux dernières catégories, respectivement un tiers et deux tiers des personnels concernés « aimeraient travailler plus ».

Le niveau de formation apparaît très variable selon les familles de métiers. 94 % des professionnels de l'aide sociale se situent à bac + 2 ou au-delà. C'est le cas pour 53 % des personnels de l'éducation spécialisée, 23 % dans l'animation, 3 % dans l'accueil au domicile. Les statuts diffèrent aussi : 68% des professionnels de l'aide sociale relèvent du secteur public, 40 % dans l'éducation spécialisée et 42 % dans l'animation. A noter que s'il n'existe pas de stagiaires ni de contrats aidés dans l'aide sociale et dans l'accueil au domicile, leur proportion représente 3 % des emplois répertoriés dans l'éducation spécialisée et 19 % dans l'animation. Des taux dont il serait intéressant de connaître l'évolution récente...

A cet égard, la DREES ne désespère pas de pouvoir bientôt disposer plus rapidement des données collectées par l'INSEE, ce qui lui permettrait de mettre en ligne des études plus fréquemment actualisées. Un souhait que l'on ne peut que partager.

M.-J.M.

Notes

(1)   « Les métiers du travail social hors aide à domicile » - Études et résultats n° 441 - novembre 2005 - Disp. sur www.sante.gouv.fr.

(2)  Voir ASH n° 2180 du 15-09-2000.

(3)  Une autre étude de la DREES tirée des déclarations des employeurs chiffrait les effectifs de l'aide à domicile à 210 000 salariés en 1999, dont 5 500 techniciennes de l'intervention sociale et familiale et 194 000 aides à domicile. Voir ASH n° 2353 du 2-04-2004.

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