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Violences urbaines : mobilisations contre la stigmatisation des étrangers

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Les connexions faites entre le phénomène des émeutes en banlieue et l'immigration continuent de faire réagir les professionnels du secteur social et de la justice. Dans la Seine-Saint-Denis, le barreau a créé une « cellule de vigilance » aussitôt après l'annonce de dix procédures d'expulsion d'étrangers condamnés dans le cadre des violences urbaines (1). Composée d'avocats volontaires, elle compte apporter un soutien juridique aux intéressés et engager des procédures de référés suspensifs devant les tribunaux administratifs (2).

La Cimade, la Ligue des droits de l'Homme, le Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) et le MRAP sont également sur le qui-vive. « Hier, une éducatrice affolée m'a appelé car elle s'occupe d'un jeune Algérien de Clichy-sous-Bois condamné à deux mois de prison pour les émeutes et dont elle craint l'expulsion », a déclaré à l'AFP Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP. Le GISTI redoute que le ministre de l'Intérieur, à travers une interprétation contestable des faits, se serve des exceptions prévues par le dispositif sur la double-peine pour expulser certains jeunes normalement protégés. « Et il y a fort à parier que, dans la plupart des hypothèses, la mesure sera censurée par le tribunal administratif. »

Plus globalement, les associations s'indignent des connotations xénophobes surgies dans le contexte des révoltes urbaines. « Une fois de plus, les étrangers sont désignés comme les premiers acteurs des troubles, en dépit des chiffres officiels selon lesquels 6 à 8 % seulement des personnes interpellées n'étaient pas françaises », commente le GISTI. Les propos du député UMP Bernard Accoyer et du ministre délégué à l'emploi Gérard Larcher, établissant un lien entre les violences urbaines et la polygamie, ont notamment provoqué la contestation des associations de défense des étrangers et des droits de l'Homme. Le syndicat SNU-Travail emploi formation insertion-FSU a quant à lui demandé des excuses au ministre délégué.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2430 du 18-11-05.

(2)  Le Conseil national des barreaux a décidé, pour sa part, de créer un « Observatoire de contrôle et de surveillance de l'état d'urgence ».

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