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Insertion sociale des jeunes : les pistes du Conseil économique et social

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Le Conseil européen de mars 2005 a adopté un « Pacte européen pour la jeunesse » visant à garantir la cohérence des initiatives des pays de l'Union dans différents domaines. Il vise notamment, dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, à améliorer l'éducation, la formation, la mobilité et l'insertion professionnelle des jeunes Européens (1). Autant d'aspects déjà traités par le Conseil économique et social (CES) dans de nombreux travaux, au premier rang desquels l'avis « Familles et insertion économique et sociale des adultes de 18 à 25 ans » d'Hubert Brin (2). Une synthèse des propositions issues de ses travaux est aujourd'hui proposée par l'instance (3), qui entend ainsi éclairer le gouvernement sur ces différentes problématiques, avant que celui-ci n'élabore son programme national de réformes, dans la perspective du sommet européen de printemps de mars 2006.

Promouvoir la réussite scolaire

La lutte contre les sorties du système scolaire sans qualification constituant « une priorité nationale absolue », le dispositif de veille éducative - pour détecter les signes avant-coureurs d'échec scolaire, dont en premier lieu l'absentéisme - doit être développé, de même que les dispositifs-relais, qui doivent « se voir affecter des moyens renforcés », plaide le CES. Une aide accrue doit par ailleurs être apportée à certains publics spécifiques, parmi lesquels nombre d'élèves déficients et handicapés et les mineurs détenus, qui ont en commun le risque d'être marginalisés et de constituer une part importante des élèves en grand échec scolaire. Les réponses apportées doivent être individualisées, de manière à ne pas les enfermer « dans un dispositif permanent de mise à l'écart », ajoute le conseil, qui préconise en outre que soit attribuées aux élèves en très grande difficulté des bourses lorsque la formation qu'ils ont entreprise ne prévoit pas d'indemnités.

Au-delà, l'action en faveur des zones d'éducation prioritaire doit également être maintenue, sous réserve de son recentrage sur les zones les plus défavorisées. Et la possibilité d'une formation différée, financée par la solidarité nationale, doit être envisagée pour les jeunes qui ont quitté l'école sans qualification, suggère la rapporteure de l'avis, Elisabeth Morin.

La lutte contre les discriminations ethniques et les comportements sexistes doit aussi être au nombre des priorités du gouvernement, au même titre qu'une meilleure prise en charge des élèves en situation de handicap, qui « continue de dépendre du bon gré des conseils d'administration au mépris de la loi ».

Le conseil estime enfin urgent d'ouvrir un sixième niveau de bourse pour les étudiants issus de familles des classes moyennes, de réévaluer le montant des allocations et de ne plus prendre en compte les revenus complémentaires des étudiants salariés pour le calcul de la bourse. Pour l'institution, c'est tout le système d'aide aux étudiants qui mériterait d'être repensé, afin de garantir l'égalité d'accès aux formations supérieures.

Favoriser l'offre de logements et développer la prévention sanitaire en faveur des 18-25 ans

« L'offre de logements n'est pas forcément en adéquation avec la demande exprimée par les adultes de 18 à 25 ans. » Afin d'inverser cette tendance, le CES juge « utile » de prévoir, dans le cadre de la politique de construction de logements à vocation sociale, un programme spécifique de construction de logements sociaux répondant davantage à leurs besoins. Un renforcement des moyens affectés à ce type de logements doit par ailleurs être envisagé, selon l'instance, qui préconise, au-delà, un réexamen du montant des aides accordées aux foyers de jeunes travailleurs et aux associations logeant à titre provisoire des personnes défavorisées. L'effort en cours en faveur de l'hébergement spécifique des étudiants doit également être accentué : 20 000 chambres devraient être construites dans les 20 ans à venir et une garantie de type LOCA-PASS mise en place pour les étudiants non actifs et non boursiers. Un autre des « enjeux essentiels » pour les pouvoirs publics est de veiller à ce que les logements soient mieux adaptés aux contraintes liées au handicap, une démarche maintes fois rappelée par le CES mais qui tarde à se concrétiser. Elisabeth Morin estime par ailleurs « particulièrement judicieux » de développer un habitat multigénérationnel favorisant l'accueil des jeunes adultes.

Le conseil milite, au-delà, pour l'essor de la prévention sanitaire en faveur des jeunes. Il souhaite notamment qu'un véritable suivi de leur état de santé soit mis en place, notamment en instaurant une « coordination efficace entre la protection maternelle et infantile et la médecine scolaire » . « Favoriser le repérage et la prise en charge de la souffrance psychique des enfants et des adolescents est, de même, indispensable », note la rapporteure, qui plaide par ailleurs pour l'instauration d' «  un bilan de santé des jeunes adultes , le cas échéant à l'occasion de la journée d'appel de préparation à la défense ». Celui-ci « permettrait de fournir une image globale, annuelle et instantanée de la santé d'une génération » et de mettre à jour les vaccinations, explique-t-elle.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2401 du 1-04-05.

(2)  Voir ASH n° 2208 du 30-03-01.

(3)   « Contribution du Conseil économique et social au Pacte européen pour la jeunesse » - Disponible sur www.ces.fr et à la direction des Journaux officiels : 26, rue Desaix - 75727 Paris cedex 15 - Tél. 01 40 58 79 79 - 5 €.

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