Seul un quart des adultes lourdement handicapés bénéficie de l'aide d'un professionnel

Grandes sont les incertitudes sur le public susceptible de bénéficier de la nouvelle prestation de compensation du handicap, avec des estimations qui varient de 135 000 à 400 000 personnes. Une nouvelle étude sur les adultes ayant besoin d'une aide humaine pour accomplir les actes élémentaires du quotidien - se laver, s'habiller, manger, éliminer, se lever, se déplacer - apporte des données intéressantes en la matière (1).

216 000 personnes âgées de 20 à 59 ans vivant à domicile ne peuvent réaliser seules au moins l'un des neuf actes essentiels repérés dans les six domaines cités. Le nombre monte à 255 000 si l'on inclut les individus qui ont besoin d'aide pour couper leur nourriture, se servir à boire ou utiliser un escalier. Et cela, sans compter les personnes qui ont besoin d'une présence ou d'une surveillance du fait de troubles psychiques ou cognitifs durables.

Sur le premier ensemble de 216 000 adultes, seuls 110 000 ne souffrent que d'une incapacité. Les autres en cumulent plusieurs, jusqu'à cinq pour les personnes qui ne peuvent manger seules une nourriture déjà préparée. La moyenne générale dépasse deux incapacités simultanées. Dans cette même cohorte, 170 000 individus, soit 80 %seulement, ont une reconnaissance administrative de leur handicap. Par rapport à la population générale, le groupe compte plus d'hommes, de personnes isolées, d'inactifs et d'ouvriers.

Toujours sur cette population de 216 000 hommes et femmes, 91 % bénéficient d'une aide humaine, de la part de proches dans huit cas sur dix. Seuls 25 % ont recours à un aidant professionnel. Certaines demandes ne sont pas satisfaites. Ainsi, 23 % des personnes qui auraient besoin d'aide pour se déplacer dans leur logement n'en reçoivent pas. Cette proportion est toutefois plus faible quand les intéressés cumulent plusieurs incapacités. Par ailleurs, 58 % utilisent une aide technique et 20 % ont eu recours à un aménagement du logement. Là encore, les souhaits restent pour partie insatisfaits : dans 12 % des cas pour l'aide technique et 18 % pour le logement. Selon les auteurs de l'étude, une partie des besoins reste vraisemblablement inexprimée.