Ils ont beaucoup de choses à dire, mais on les entend rarement. Pour une fois, ce sont des frères ou des sœurs de personnes handicapées qui ont l'occasion de s'exprimer - et ils trouvent des mots très justes pour donner à percevoir les relations particulières qui les lient à ce proche si différent. Agés de 17 à 65 ans, une dizaine d'entre eux témoignent, des sœurs essentiellement, évoquant les chemins d'une enfance commune, la place difficile à trouver tant l'enfant handicapé polarise toutes les attentions, le rôle qu'il leur faut jouer à ses côtés, ou celui qu'ils s'obligent à tenir, le poids du regard des autres et leurs propres sentiments, ambivalents, qui ne sont pas moins délicats à affronter. Quel avenir s'autoriser ?En fonction de leur âge et de leur expérience, les réponses de ces témoins sont évidemment très différentes. Après un travail sur lui-même, Etienne, 18 ans, dit avoir trouvé la sienne : « J'ai compris que je n'avais pas d'obligations particulières du fait que mes sœurs avaient elles-mêmes des problèmes », affirme le jeune homme. « Nous existons. Il ne faut pas se sacrifier... ni faire mine d'ignorer et fuir. »
Handicaps. Paroles de frères et sœurs - Sous la direction de Maria Carrier - Ed. Autrement -19 €.