Les organisations sociales déçues par avance du sommet de Hampton Court

A la veille du sommet européen qui devait se tenir le 27 octobre à Hampton Court, près de Londres, la plupart des organisations sociales représentatives regrettaient déjà que la réflexion sur le modèle social européen soit escamotée et très orientée. La présidence britannique de l'Union européenne a, en effet, raccourci la réunion à une seule journée et ajouté d'autres points à l'ordre du jour : les défis de la mondialisation, l'immigration, les perspectives financières...

« La justice sociale devrait être placée en priorité dans les réponses aux challenges économiques et sociaux auxquels doivent faire face les Etats membres », a estimé, dans une déclaration, la Plate-forme des ONG sociales (1). « Les préoccupations sociales sont trop souvent perçues comme entrant en contradiction avec les contraintes et les ambitions économiques, ou bien se voient accorder un niveau de priorité subalterne, dans l'idée [...] que la cohésion sociale découle de la compétitivité et de la croissance », a ajouté le Réseau des associations de lutte contre la pauvreté (EAPN) (2) dans une lettre envoyée aux chefs d'Etat et de gouvernement. « Cette vision néolibérale relève d'une perception erronée de la réalité, autant que d'une approche dangereuse dans le contexte actuel de la perte de confiance et d'enthousiasme envers le projet européen. » Quant à la Confédération européenne des syndicats (3), elle a présenté dans un document plusieurs pistes pour donner « un nouvel élan » à l'Europe sociale. Elle recommande notamment « l'adoption d'une norme de protection pour les travailleurs intérimaires et souhaite voir réviser radicalement la directive services ».