Certes, les efforts consentis pour porter la capacité du dispositif national d'accueil des demandeurs d'asile à 20 000 places à la fin de l'année 2006 sont indéniables (1). Mais on est loin des 30 000 places généralement estimées nécessaires pour le « bon dimensionnement » du dispositif, déplore Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, à la lecture du projet de budget pour 2006.
Autre chiffre préoccupant, ajoute-t-il : les 35,69 millions d'euros consacrés à l'hébergement d'urgence dans le projet de loi de finances, correspondant au financement de 5 072 places. « Un véritable cataclysme », les dépenses engagées pour 2005 s'étant élevées à « un peu plus de 143 millions d'euros, ce qui correspond à un montant de 23 000 places ». Le directeur général de France terre d'asile regrette que les difficultés du secteur soient ainsi « inscrites dès l'exercice budgétaire de novembre ». Et se demande s'il sera toujours possible d'obtenir des crédits d'avance -jusqu'ici traditionnellement versés en cours d'année pour compenser les déficits - dans le cadre de la nouvelle architecture du budget introduite par la loi organique relative aux lois de finances.
Autre préoccupation : « l es dépenses programmées pour la prise en charge et la sortie autonome des réfugiés statutaires du dispositif national d'accueil, elles, sont tout simplement inexistantes ».
(1) Voir ASH n° 2424 du 7-10-05.