En 2003, près de 72 millions d'Européens étaient menacés de pauvreté, soit 16 % de la population totale (1), selon l'Office européen de statistiques (Eurostat) (2). Avec un taux de 12 %, la France se situe dans une moyenne plutôt basse, au même niveau que le Danemark ou les Pays-Bas, deux pays souvent cités en exemple pour leur modèle social. La Slovaquie, l'Irlande, la Grèce ont un taux de risque de pauvreté particulièrement élevé (21 %). Ils sont suivis d'assez près par le Portugal, l'Italie et l'Espagne (19 %) ainsi que par le Royaume-Uni et de l'Estonie (18 %). A l'opposé, ce sont la République tchèque (8 %), le Luxembourg, la Hongrie, la Slovénie (10 %) qui ont les taux les plus faibles d'exposition au risque de pauvreté.
Pour évaluer l'incidence des prestations sociales, les statisticiens ont également mesuré le risque de pauvreté pour la population de l'Union européenne avant les transferts sociaux (3). Le risque de pauvreté serait alors, dans son ensemble, beaucoup plus élevé qu'il ne l'est en réalité. Il atteindrait ainsi 25 % (40 % si l'on prend en compte les retraites). C'est en Grèce, en Espagne, en Italie et à Chypre que l'effet des prestations sociales est le plus faible (différentiel de 3 %), et au Danemark (20 %), en Suède (18 %) et en Finlande (17 %) qu'il est le plus fort. Cette fonction d' « amortisseur » des prestations sociales est sensible en France puisque, sans prestations sociales, le risque de pauvreté atteindrait 26% de la population, soit un différentiel de 14 % par rapport à la réalité.
(1) Le niveau de pauvreté est fixé à 60 % du revenu équivalent médian du pays de résidence.
(2) Statistiques en bref n° 05-13 - Eurostat.
(3) Sans tenir compte cependant de certaines mesures (transferts en nature, crédits ou réductions d'impôts...)