Dans notre enquête sur la prévention spécialisée intitulée : « Quand le service public s'en mêle » ( voir ASH n° 2422 du 23-09-05), nous citions les propos d'Espoir Lahinirina, éducateur spécialisé, qui a intégré le service public rhodanien après avoir passé huit années à la Sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence du Rhône. « A la Sauvegarde, où tout était formalisé pour tenir les élus à distance, nous avions beaucoup de défiance vis-à-vis du service public », expliquait-il.
Un commentaire auquel Lise Guinchard, vice-présidente de l'association départementale, tient à réagir. « L'association doit permettre de maintenir une marge de souplesse et de liberté pour construire, reconstruire la confiance sans laquelle l'accompagnement éducatif risque fort de se résumer à de l'assistanat plus ou moins bienveillant, écrit-elle . Affirmer la dimension associative ne signifie pas, bien au contraire, le refus de rencontres et de débats avec les élus et les représentants des pouvoirs publics. Il s'agit par contre de distinguer les places et les responsabilités de chacun. Pour les associations : administrateurs bénévoles, directeurs et équipes de terrain n'ont ni les mêmes rôles, ni les mêmes fonctions... Sur les territoires d'intervention : élus politiques, responsables administratifs et acteurs de terrain ne sont pas concernés de la même manière. Il convient nécessairement, de ce point de vue, de ne pas entretenir de confusion. Dans le quotidien, la concertation entre la prévention et les élus est une réalité qui fonctionne bien dans les communes où nous sommes présents. »