La proposition de la Commission européenne sur la « protection des réfugiés dans les zones d'origine » (1), qui devait être discutée par les ministres européens de la Justice et des Affaires intérieures le 12 octobre, ainsi que le récent refoulement, dans des conditions dramatiques, de centaines d'immigrés subsahariens qui avaient tenté de pénétrer dans les enclaves espagnoles du Maroc, suscitent une vive réaction d'Amnesty International (2). L'organisation a adressé le 7 octobre une lettre ouverte à la présidence britannique de l'Union, dans laquelle elle demande à l'Europe de « repenser radicalement sa politique » en matière d'asile et d'immigration.
L'organisation souhaite que la présidence et le Conseil des ministres de l'UE examinent « soigneusement l'impact potentiel sur le régime international de protection des futurs développements des politiques d'asile et d'immigration de l'Union », notamment des « programmes de protection régionaux », dont la mise en œuvre lui paraît « complètement prématurée ». Il est, selon elle, « essentiel d'augmenter la contribution de l'Union au système international de protection des réfugiés et à la lutte contre les causes de déplacement ».
Amnesty International, qui dénonce des « infractions aux engagements internationaux relatifs aux droits humains » mettant en cause la crédibilité et la légitimité de l'UE, appelle par ailleurs les Etats membres à mettre en place « des mécanismes de solidarité » pour alléger la pression sur l'Espagne.
(1) Voir ASH n° 2420 du 9-09-05.
(2) Amnesty International France : 76, boulevard de la Villette - 75019 Paris - Tél. 01 53 38 65 16.