Pour le cinquième mois consécutif, le chômage a reculé en France. Fin août, 2 401 800 demandeurs d'emploi de catégorie 1 (1) étaient inscrits à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), soit 21 500 de moins en un mois ( - 0,9 %, - 1,8 % en un an), selon les dernières statistiques du ministère de l'Emploi (2). Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) - calculé différemment (3) -est resté, quant à lui, stable à 9,9 % (+ 0,1% en un an). Cette embellie pose toutefois questions à certains syndicats et partis politiques. Selon eux, en effet, la décrue du chômage s'explique avant tout par l'augmentation, ces derniers mois, du nombre des radiations de chômeurs. Faux, s'est insurgé le directeur général de l'ANPE, qui, dans un entretien accordé au Parisien/Aujourd'hui en France du 30 septembre, a jugé cette polémique « sans aucun fondement » et même « diffamatoire à l'égard des conseillers de [l'agence] ». Le nombre de radiations est « stable » : « il y a eu 240 000 radiations sur les sept premiers mois de l'année, soit environ 35 000 par mois, contre 235 000 sur la même période en 2004 », a fait valoir Christian Charpy, précisant que « leur nombre a même baissé depuis le mois de juin ».
Ce recul du chômage concerne - une fois n'est pas coutume- toutes les catégories de demandeurs d'emploi. Ainsi, le chômage des jeunes a baissé de 1,2 % par rapport à juillet et de 1,1 % en un an. Les moins de 25 ans demeurent toutefois, de très loin, les plus touchés, avec un taux de chômage de 23,1 % (contre 9 % pour les actifs de 25 à 49 ans et 7,1 % pour ceux âgés d'au moins 50 ans). Dans le même temps, le chômage des plus de 50 ans a diminué de 0,6 % en un mois, mais a augmente de 2,4 % en un an. Même tendance pour les chômeurs de longue durée, inscrits à l'ANPE depuis au moins un an ( - 0,6 % en un mois, mais + 1,6 % par rapport à août 2004).
Autre statistique encourageante : le nombre d'inscriptions à l'agence - 402 900 au mois d'août - a diminué de 2,3 % au cours des trois derniers mois et sensiblement dans les mêmes proportions sur l'année (- 2,5 %). Dans le détail, les entrées consécutives à un licenciement économique et à une fin de mission d'intérim ont chuté, respectivement de 7,9 % et 6,5 % durant cette période. Celles liées à une autre cause de licenciement (+ 1,2 %) et, dans une moins mesure, à une fin de contrat à durée déterminée (+ 0,7 %) ont, en revanche, progressé. Il en est de même des premières entrées (+ 1,9 %). Par ailleurs, 393 000 personnes sont sorties de l'ANPE en août. Soit une baisse, au cours des trois derniers mois, de 7,7% (- 7,8 % en un an). Les sorties pour reprise d'emploi déclarée ont augmenté de 1,6 %, tandis que celles pour entrée en stage ont diminué de 1 %.
Signalons enfin que le nombre de chômeurs indemnisés par les Assedic - 2 560 800 à la fin août - a baissé, tant sur le mois (- 1,5 %) que sur l'année (- 3,8 %). 2 107 800 personnes l'ont été au titre de l'assurance chômage (- 1,8 % en un mois) et 453 000 au titre de la solidarité de l'Etat (+ 0,1 %).
(1) Personnes déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois.
(2) Dares - Premières informations n° 40.1 - Octobre 2005.
(3) Le BIT retient les personnes sans emploi qui en recherchent un et sont immédiatement disponibles.