Joseph Rouzel aime bien les mots, et il en joue avec brio. Il aime également beaucoup se citer, ce dont témoigne aussi largement son dernier opus. Patchwork rassemblant des textes d'origines diverses, souvent « inédits » au sens strict du terme (conférences ou propos déjà livrés sur Internet, notamment), mais aussi déjà publiés- comme une partie d'un de ses anciens ouvrages épuisé (Du travail social à la psychanalyse) -, sa « parole éducative », qui navigue entre Devos et Lacan, est éclectique à souhait. Passant du coq à l'âne, l'auteur fait son miel de tous ces « maudits mots dits » du social, associant librement ses propres trouvailles à celles que lui suggère le correcteur d'orthographe inclus dans son ordinateur. Ainsi le voit-on digresser allégrement sur les « parents alités » que sa machine préfère à « parentalité ». Très en verve, le formateur et psychanalyste, ex-éducateur spécialisé, n'a pas besoin des errata de sa machine pour rebondir des mots aux idées, afin de donner à percevoir cet invisible que constitue l'acte éducatif.
La parole éducative - Joseph Rouzel -Ed. Dunod - 23 €.