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La bientraitance de l'enfant en protection sociale

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Comment bien s'occuper de « nos enfants des autres » ? Sur cette question délicate que de nombreuses personnalités souhaitent mettre en débat (voir ASH n° 2420 du 9-09-05), Françoise Peille, psychologue clinicienne, livre un riche matériel de réflexion tiré de son expérience auprès de familles en difficultés psychosociales et d'enfants ayant eu à subir des carences éducatives et affectives, des séparations, des placements - et des déplacements. « Si séparer un enfant de sa famille pour le placer est souvent une nécessité, c'est toujours un danger », souligne l'auteur. Aussi convient-il d'appréhender, au vu des connaissances dont on dispose sur le développement psychique des enfants, les conditions dans lesquelles le placement constitue une indication adéquate, et le travail qu'il convient d'effectuer tant avec l'enfant qu'avec ses parents pour que leur séparation soit bénéfique. Au fil d'histoires de vie d'enfants séparés - témoignages de jeunes actuellement en placement familial, et d'adultes ayant vécu en institution -, la réalité d'un accompagnement bien traitant prend corps, tout comme les ravages que peuvent occasionner les conflits de personnes ou d'institutions, quelle que soit la bonne volonté des différents intervenants. Ces situations d'enfants malmenés qui ne sont pas rares, commente Françoise Peille, ont souvent lieu au nom de ce « sacro-saint lien de filiation » que l'on fait primer sur la protection des besoins spécifiques de l'enfant - dont ses besoins de sécurité émotionnelle incluant la possibilité de s'attacher de manière stable à un adulte attentif qui l'investisse pour lui-même. Or maintenir un lien avec la mère d'un jeune enfant, et le rapprocher pour ce faire du domicile maternel, « sans aucune véritable prise en compte des attachements de l'enfant (attachements avec sa famille d'accueil par exemple), ne peut en rien "soigner" le lien entre l'enfant et ses parents », insiste la psychologue. Et de dénoncer, à l'instar du Dr Maurice Berger (voir ASH n° 2341 du 9-01-04), cette « idéologie du lien [qui] nous empêche souvent de penser à une suppléance parentale ». Reste qu'il est très difficile pour les professionnels d'envisager sereinement la séparation, reconnaît Françoise Peille, tant chacun se trouve « personnellement et passionnément » impliqué par cette question.

La bientraitance de l'enfant en protection sociale - Françoise Peille - Ed. Armand Colin - 23 €.

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