Retrait, abrogation... Les associations de chômeurs et le SNU-ANPE (1), principale organisation syndicale des personnels de l'Agence nationale pour l'emploi, sont unanimes à condamner le décret du 2 août et la circulaire du 5 septembre instaurant les nouvelles règles de contrôle des chômeurs (2). Des textes « qui voudraient rendre les salariés privés d'emploi responsables et coupables de leur état de chômage et transformer les agents de l'ANPE en exécutants des basses œuvres du gouvernement », juge le SNU-ANPE. « Ils donnent à l'Assedic le pouvoir de priver le demandeur d'emploi de son revenu avant même qu'il soit jugé. D'autre part, l'arbitraire est renforcé car le directeur délégué de l'ANPE peut décider seul du sort du demandeur d'emploi sans ou contre l'avis de la commission de recours », ajoute-t-il, faisant de l'abrogation de ces textes « un des axes de la grève du 4 octobre ».
« Les chômeurs, en toute connaissance, ont cotisé à l'assurance chômage contre les risques de la perte de leur emploi », souligne de son côté AC ! (3), qui exige le retrait de ces mesures. Par ailleurs, dans un contexte de déficit d'offres, « priver les chômeurs de leur revenu ne facilitera en rien leur retour vers l'emploi, mais les plongera dans une précarité croissante », juge le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) (4), qui estime qu'il faut privilégier « un véritable accompagnement, un accès simplifié à la formation et un suivi permanent prenant en compte les problématiques des personnes ». Et d'appeler à une journée de mobilisation le 19 novembre, pour protester contre la réforme du contrôle des chômeurs et tenter de peser sur les négociations sur l'assurance chômage qui doivent démarrer en octobre.
(1) SNU-ANPE : 43/45, rue de Javel - 75015 Paris - Tél. 01 44 37 00 30.
(2) Voir ASH n° 2422 du 23-09-05.
(3) AC ! : 42, rue d'Avron - 75020 Paris - Tél. 01 43 73 36 57.
(4) MNCP : 17, rue de Lancry - 75010 Paris - Tél. 01 40 03 90 66.