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L'INSEE dresse le portrait des immigrés

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Si, depuis 1975, la part des immigrés dans la population française est restée relativement stable, le profil de ces derniers a néanmoins beaucoup changé, souligne l'INSEE dans un ouvrage qui vient de paraître et se présente comme une « publication de référence pour la compréhension des réalités de l'immigration aujourd'hui » (1).

Le constat est sans surprise : on ne vient plus s'installer en France pour les mêmes motifs qu'en 1945. Le ralentissement de la croissance économique au milieu des années 70 a mis un terme à l'immigration de travailleurs venant répondre aux besoins nés de l'après-guerre. Conséquence : les demandes d'asile, mais aussi et surtout le regroupement familial, ont pris une part croissante. La prédominance du motif familial s'est d'ailleurs traduite par une féminisation de la population immigrée : en 1999, les femmes représentaient la moitié des immigrés vivant en France, contre 45 % en 1946. Les origines géographiques des immigrés se sont, quant à elles, beaucoup diversifiées dans les dernières décennies et sont devenues « de plus en plus lointaines », note encore l'INSEE. « En 1962, les immigrés venus d'Espagne ou d'Italie représentaient à eux seuls la moitié des immigrés résidant en France ; en 1999, ils n'en représentent qu'à peine un sur six. » A l'inverse, la part de ceux nés au Maghreb a doublé et représente dorénavant 30%.

Une fécondité plus élevée

Quelles sont les autres composantes du visage de l'immigration d'aujourd'hui ? L'INSEE observe que les familles comptent plus d'enfants en raison d'une fécondité plus élevée, notamment dans les premières années qui suivent la migration. Ainsi, un couple d'immigrés sur trois vit avec trois enfants ou plus, contre seulement un sur dix pour les couples de non-immigrés. Disposant de revenus plus faibles et vivant dans des grandes villes où les logements sont plus chers, ils sont globalement moins souvent propriétaires (35 % contre 57 %) et plus souvent locataires dans le secteur social. Ils vivent, en outre, dans des logements plus petits (75 m2 contre 91 m2) alors qu'ils comprennent plus de personnes (2,9 contre 2,3).

Sans surprise également, ils sont par ailleurs plus souvent que les autres exposés à l'inactivité. En 2002, leur taux de chômage s'élevait à 16,4%, soit le double de celui des non-immigrés. Un écart qui, souligne l'institut, ne peut être lié seulement aux différences de position sociale ou de niveau d'études. « Certes, les immigrés sont plus nombreux à occuper des emplois peu ou non qualifiés, lesquels sont davantage touchés par le chômage. » Mais à catégorie socioprofessionnelle, âge de fin d'études et sexe comparables, les actifs immigrés demeurent plus souvent sans emploi.

Plus exposés à l'échec scolaire

L'INSEE constate encore qu'au début des années 2000, 2, 3 millions de personnes de moins de 66 ans nées et vivant en France avaient deux parents immigrés (environ 5 %de l'ensemble des moins de 66 ans). Un million étaient des enfants ou adolescents de moins de 17 ans. Des jeunes particulièrement exposés à l'échec scolaire : parmi ceux dont les deux parents sont immigrés, un sur trois a en effet redoublé à l'école élémentaire, contre seulement un sur cinq quand aucun ou un seul des parents est immigré. Ces difficultés, qui se retrouvent dans la suite de la scolarité, ne sont pas indépendantes « du fait que les enfants d'immigrés vivent souvent dans un environnement familial qui, par ses caractéristiques objectives, apparaît moins favorable à la réussite scolaire ». Autrement dit, ces enfants ne sont pas plus en difficulté que les autres ayant les mêmes caractéristiques sociales.

L'ouvrage de l'INSEE comprend au total une soixantaine de fiches organisées autour de cinq grands domaines : la population immigrée, les flux d'immigration, l'éducation et la maîtrise de la langue, la situation sur le marché du travail et les conditions de vie. Il propose également une analyse approfondie de deux thèmes particuliers. Le premier aborde les projets d'avenir des enfants d'immigrés en termes d'études supérieures ou de choix de la filière professionnelle. Le second s'intéresse à des formes de participation à la vie collective comme la sociabilité familiale et amicale et l'engagement associatif.

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