Les traditionnelles inégalités territoriales dans l'implantation des hôpitaux et l'installation des médecins libéraux, notamment des spécialistes, ne se corrigent pas. Elle se doublent de disparités dans les pratiques et d'une inégalité persistante dans l'accès à l'information des malades. Pis, les tensions s'accroissent du fait de la spécialisation des établissements : aux cliniques privées les affections et les interventions rentables, à l'hôpital public les pathologies psychiatriques, l'accueil des plus démunis et des personnes âgées, ces dernières trop souvent casées « là où il y a de la place ».
Ce constat sévère est dressé par la Coordination médicale hospitalière (1) et le Syndicat national des médecins des hôpitaux publics, deux organisations de praticiens qui se veulent éloignées du « catastrophisme » comme des « postures partisanes ». Jugeant que les évaluations sont plus fréquentes que jadis mais qu'elles restent disparates, elles proposent de réagir rapidement par la mise en place d'une mission d'inspection, chargée de faire la synthèse des insuffisances de l'accès aux soins et de formuler des propositions dans les cent jours.
Afin que l'hôpital continue de faire face à ses missions essentielles, les deux syndicats insistent aussi pour que la nouvelle « tarification à l'activité » (la T2A) soit mise en œuvre au même rythme que l'indispensable réorganisation interne. Ils estiment aussi urgent de faire passer le quota d'infirmières en formation de 30 000 à 35 000 par an, afin de répondre à la pénurie avérée, et lourde de conséquences sur la qualité des soins, du secteur sanitaire mais aussi aux besoins grandissants des établissements et services médico-sociaux.
(1) CMH :