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Après les incendies, les annonces du Premier ministre déçoivent

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Deux jours avant la manifestation de soutien aux mal-logés qui a rassemblé à Paris, le 3 septembre, 5 000 personnes selon la police, 10 000 selon les organisateurs, les annonces du Premier ministre en faveur du logement social et de l'hébergement d'urgence (voir ce numéro) ont déçu. Présentées en réponse aux incendies meurtriers des 26 et 29 août (1), elles sont considérées comme partielles par les associations comme par le mouvement HLM.

Si elle se félicite que Dominique de Villepin ait placé le logement parmi ses préoccupations premières, l'Union sociale pour l'habitat (USH) estime que «  la situation impose une claire priorité au logement social et très social ». Sur ce point, la Ville de Paris a tenu à poser ses conditions à la cession par l'Etat des terrains des Batignolles dans l'objectif d'y construire 3 000 logements. La moitié d'entre eux seront des logements sociaux, a-t-elle décidé, alors que le Premier ministre souhaiterait qu'ils soient en grande partie à loyers intermédiaires.

L'USH déplore par ailleurs que la reprise de l'actualisation des aides personnelles au logement soit « ternie par l'absence de prise en compte du gel antérieur ». Cette augmentation (1,8 %) « est loin de couvrir l'augmentation des loyers, pour la seule année 2004 de 3,8 % dans le parc privé et de 2,9 % dans le parc HLM », commente la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS). Même désappointement à la Confédération nationale du logement, qui réclame « une revalorisation immédiate de 20 % des aides personnalisées au logement ».

Les mesures annoncées dans le domaine de l'hébergement d'urgence surprennent également. Outre les interrogations sur le type de structures susceptibles d'être construites en six mois (5 000 places ont été annoncées), la FNARS s'étonne du déblocage de 50 millions d'euros pour la mise aux normes de centres d'hébergement et de réinsertion sociale et des centres d'accueil d'urgence, « en contradiction avec la baisse annoncée des budgets de nombreuses structures d'accueil ».

Manque de concertation

Une autre décision, l'éradication des squats voulue par Nicolas Sarkozy, provoque carrément un tollé. Deux immeubles ont déjà été évacués à Paris le 2 septembre. « Ce projet aurait pu être partagé, dans de bonnes conditions », regrette Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre. Il explique que les logements concernés étaient encadrés par des associations. Avec l'accord de la préfecture et de la ville, les squatters avaient été autorisés à rester dans l'un d'entre eux dans l'attente d'un relogement. Martin Hirsch, président d'Emmaüs, dénonce une décision prise en catimini : « Si le but était de rendre service aux personnes, on aurait réuni les associations pour déterminer les endroits prioritaires et les solutions de relogement possibles. » Alors que la préfecture de police de Paris s'est engagée à garantir un hébergement d'urgence aux occupants évacués, dans l'attente d'un logement pérenne, la Ville de Paris a appelé les services de l'Etat à « examiner concrètement les conditions de mise en œuvre de ces dispositions ». Précisant que « si d'autres interventions de ce type devaient se reproduire, légitimées strictement par la mise en danger avérée des familles, il serait souhaitable qu'elles donnent lieu à une concertation préalable, y compris avec les maires d'arrondissement concernés ».

Jean-Louis Borloo a de son côté confié à Patrick Doutreligne et à Philippe Pelletier, président de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat, une mission de un mois sur « la sécurité et la santé » dans les immeubles à vocation sociale. Ils s'intéresseront particulièrement aux dispositions techniques, à la situation des propriétaires et des occupants et à la sensibilisation des habitants. Outre des visites de terrain, les responsables de la mission organiseront des tables rondes pour entendre toutes les parties prenantes. Le secteur associatif sera réuni le 15 septembre.

M. LB.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2419 du 2-09-05.

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