« Maisons atypiques » danoises pour les sans-abri : une expérience difficilement généralisable

Sous l'égide de la Fédération européenne d'associations nationales travaillant avec les sans-abri, une vingtaine d'organisations non gouvernementales (1) ont procédé à une évaluation du projet danois de « maisons atypiques pour des existences atypiques ». Cette étude (2) a été conduite parallèlement à « l'examen par les pairs » mené au niveau ministériel européen (3).

Sélectionnée par la Commission européenne comme exemple de bonne pratique dans le domaine de l'inclusion sociale, cette expérience a vu le jour en 1999. Elle vise les personnes dormant dans la rue et pour lesquelles le projet de réinsertion dans un logement traditionnel a échoué. La vie est organisée dans une petite communauté (moins de 20 logements). Chaque personne dispose de sa propre « maison » (caravane, hangar...) dans le cadre d'un contrat de location. Elle peut poursuivre ses habitudes (drogue, alcool...) sans craindre de perdre son logement. Il n'y a pas de travailleurs sociaux en permanence mais des visites régulières sont assurées. L'objectif n'est pas la réinsertion mais l'amélioration de la qualité de vie.

Cette approche très pragmatique est bien perçue par les organisations qui se sont livrées à l'évaluation. Mais celles-ci relèvent qu'elle n'est pas systématiquement généralisable. Le sans-abrisme danois n'est « pas nécessairement lié à une pénurie de logements mais davantage à des problèmes comportementaux », indique en effet l'étude. Cette dernière explique également que le projet s'inscrit dans un contexte culturel et politique particulier. « Laisser faire les individus comme bon leur semble » est un axiome de vie dans le pays. L'Etat providence, qui propose un logement pour tous et de nombreuses possibilités de réinsertion, y reste encore actif, souligne le rapport.