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Relations directeurs/administrateurs : « il faut raison garder »

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Deux tribunes libres parues récemment dans nos colonnes sur les relations entre les administrateurs d'associations et les directeurs d'établissements ont suscité les vives réactions d'André Chaptal, administrateur de l'Association au service de l'enfance, à Mende, et de Claude Naveau, administrateur de l'APAJH-Paris.

André Chaptal - « [...] L'approche que développe Annick Dupuy (voir ASH n° 2413 du 24-06-05) est simple, voire simpliste : le couple président-administrateurs/directeur est le pivot et le pilier de l'association. Il n'y a pas opposition mais complémentarité. Aux uns la légitimité, aux autres la compétence. [...] [Cette approche] me paraît insuffisante pour assurer non pas le fonctionnement correct d'un établissement ou d'une association mais les véritables objectifs qu'ils poursuivent dans le cadre du projet associatif. [...]

« [André Chaptal est pour sa part convaincu que sont notamment nécessaires] une attitude d'humilité profonde des partenaires du couple, qui privilégient l'action et le partage de valeurs communes dans un contexte de loyauté évident ; [...] une complémentarité des compétences au sein des associations : il ne saurait y avoir de bon fonctionnement par l'adoption d'un postulat qui vise à attribuer la compétence au directeur et la bonne volonté aux administrateurs ; [...] un engagement politique des administrateurs au sens noble du terme, axé sur la définition des orientations, sans qu'ils soient pour autant écartés de la gestion ; [...] le rôle et la fonction essentielle du directeur en tant que meneur d'hommes : motivant, fixant les perspectives de son établissement, ses objectifs, communiquant, responsabilisant, instaurant une ambiance propice à l'activité ; [...] le retour au sens des choses, au partage, à l'échange, au respect mutuel.

« La démocratie au centre de l'association ? Peut-être. Le cœur, l'honnêteté, la volonté, l'adhésion à des valeurs et le partage d'objectifs, la création d'un lien social, assurément. »

Claude Naveau - « [...] L'association ADETA s'inquiète de la multiplication des conflits entre présidents d'associations gestionnaires et directeurs d'établissements (voir ASH n° 2411 du 10-06-05). Elle dénonce les ingérences insidieuses des conseils d'administration associatifs et leurs effets pernicieux sur le bon fonctionnement des établissements. [...]

« [Selon l'ADETA, les conseils d'administration] sont en effet constitués de petits esprits, instrumentalisés par "des bureaux ou des commissions de tout poil ", agités par l'affrontement d'ambitions et de rivalités de pouvoir et sont réduits à n'être que des chambres d'enregistrement au service d'autocraties. Celles-ci n'hésitent pas à déstabiliser les directeurs, voire à les congédier, utilisant pour ce faire, la démagogie auprès des personnels. Ce constat est effarant. A-t-on des statistiques sur cette situation dramatique ? Combien de démissions, combien de départs vers d'autres lieux plus accueillants ? [...] Enfin, combien de licenciements et de procès en cours auprès des prud'hommes pour ces harcèlements inacceptables ?

« [...] On comprendrait l'inquiétude de l'ADETA, et on la partagerait, si les termes de son analyse ne pêchaient pas par des déclarations sans aucun fondement réel, des affirmations sans nuances, des généralisations excessives, des jugements sur les personnes à la limite de l'insulte [...].

« Il est vrai que la lourdeur et la complexité toujours plus grande des tâches administratives ne favorisent pas toujours le dialogue gestionnaire. Oui, il y a, et c'est normal, des différends directeurs-présidents, beaucoup plus rarement des conflits ; il arrive effectivement, mais exceptionnellement, qu'il y ait licenciement. Mais les directeurs d'établissements n'entrent-ils pas en conflit avec leurs personnels, ne les sanctionnent-ils jamais et hésitent-ils à licencier lorsqu'ils le jugent nécessaire ?

« L'ADETA [...] apparaît ici elle-même, comme le bureau des pleurs et le défenseur inconditionnel de[...] quelques directeurs qui, pour des raisons diverses, sont mal à l'aise dans leur fonction, ou en mal de considération, et qui, pour ne pas se mettre en cause eux-mêmes, en attribuent la faute à ces administrateurs incapables, mal intentionnés, tout juste bienveillants envers les personnes handicapées.

« Il faut raison garder. Tous les administrateurs ne sont pas des "affreux ". Tous les directeurs ne sont pas "beaux" [...]. »

LE SOCIAL EN ACTION

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