Les inspections académiques sont-elles tentées de déshabiller Pierre pour habiller Paul ? d'enlever des postes d'enseignants affectés aux instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP, ex-instituts de rééducation) pour les affecter aux écoles ordinaires ? C'est du moins ce que craint l'Association des ITEP et de leurs réseaux (AIRe) (1). « D'accord pour un redéploiement des enseignants si les élèves suivent en proportion, indique son président, Michel Defrance. D'accord si c'est pour ouvrir de nouvelles classes spécialisées en milieu ordinaire. Mais pas d'accord si les effectifs inscrits dans les classes des ITEP concernés ne baissent pas, comme nous le voyons dans l'Ain. »
L'AIRe a toujours soutenu le principe de l'inscription permanente des enfants et des adolescents à l'école de leur quartier, de même que toute politique qui donnerait à l'Education nationale la possibilité d'accueillir en son sein le maximum de jeunes, rappelle-t-il. Mais « si l'enfant, du fait de ses difficultés psychologiques et comportementales, ne peut être accueilli à l'école ou en a été exclu, c'est à l'école d'aller à lui, y compris au travers d'itinéraires évolutifs et modulables entre l'école ordinaire et l'ITEP ». En tout cas, pour l'association, « l'ambitieuse politique de scolarisation des jeunes handicapés dans l'école ordinaire ne peut se faire au détriment de ceux qui ne pourront y accéder ».
L'AIRe constate également que de nombreux services d'éducation spéciale et de soins à domicile, dont la création a pourtant été validée en comité régional de l'organisation sociale et médico-sociale, ne parviennent pas à obtenir d'enseignants. Elle s'inquiète du suivi scolaire des enfants concernés.
(1) AIRe : 17, rue Mgr-Millaux - BP 40 - 35221 Châteaubourg cedex - Tél. 02 99 04 69 55.