Mauvaise nouvelle pour les demandeurs d'emploi : leurs allocations - allocation d'aide au retour à l'emploi ou allocation unique dégressive - ne sont pas revalorisées au 1er juillet, comme c'est traditionnellement le cas. Ainsi en a décidé le conseil d'administration de l'Unedic, qui s'est réuni le 29 juin. Gestionnaires syndicaux et patronaux de l'assurance chômage ne sont en effet pas parvenus à trouver un terrain d'entente. Alors que les premiers étaient arrivés, fait rarissime, avec une demande commune de majoration de 2 %, les seconds ont plaidé pour une année blanche. Résultat : si revalorisation il y a cette année, elle ne pourra, selon toute vraisemblance, intervenir qu'à l'automne, dans le cadre des discussions qu'entameront les administrateurs du régime sur le renouvellement de la convention d'assurance chômage qui arrive à échéance à la fin de l'année.
Reste à savoir de quelle marge de manœuvre disposeront les partenaires sociaux. Elle sera sans doute limitée, compte tenu du déficit abyssal de l'Unedic. Selon ses économistes, celui-ci devrait atteindre 3,4 milliards d'euros en 2005, ce qui porterait le déficit cumulé du régime d'assurance chômage - dans le rouge depuis 1992 - à 13,675 milliards d'euros à la fin de l'année, soit un de plus que prévu en mars. L'Unedic révise par ailleurs à la baisse sa prévision concernant la décrue du chômage cette année. Alors qu'elle tablait en mars sur une diminution de l'ordre de 120 000 chômeurs indemnisés, elle avance désormais le chiffre de 67 000. La faute, indique sa note d'équilibre financier rendue publique le 29 juin, à « une nette dégradation du climat des affaires intervenue [...] sous les effets conjugués de l'euro fort et des pressions haussières des prix des matières premières ». Les experts de l'Unedic se veulent heureusement plus optimistes pour les années à venir : les comptes devraient ainsi être positifs en 2006 (+ 58 millions d'euros), de même qu'en 2007 (+ 2,457 milliards) et 2008 (+ 5,346 milliards). Mais cela ne suffirait toutefois pas à éponger la dette accumulée, puisque le déficit ne devrait pas descendre en dessous de 5,8 milliards d'euros à la fin 2008.