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Le Snapei se transforme en Fegapei au grand dam de l'Unapei

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Le Syndicat national des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Snapei) (1) a décidé de modifier ses statuts et de changer de nom. Il devient la Fédération nationale des associations de parents et amis employeurs et gestionnaires d'établissements et services pour personnes handicapées mentales, soit, plus simplement, la Fegapei. La décision a été prise le 30 juin, lors d'une assemblée générale extraordinaire, par une majorité de 64 % des voix (avec 35 % de contre et 1 % d'abstentions).

Les nouveaux statuts ont un « objet plus précis, portant exclusivement sur les missions gestionnaires et employeurs des associations » et correspondent à « ce que le Snapei fait déjà depuis de longues années », affirme l'organisation dans un communiqué. Créé en 1964 par les associations membres de l'Unapei qui voulaient se doter d'un outil professionnel surtout pour négocier la convention collective, le Snapei se sentait de longue date à l'étroit dans ce manteau. Il officialise donc la mission de conseil étendue à l'ensemble des problèmes de gestion des associations qu'il s'est donnée.

Et cela, insiste-t-il, dans « la fidélité aux valeurs du mouvement parental gestionnaire ». Il en donne pour preuve l'intégration, dans ses statuts, d'une charte qui place la personne handicapée au centre du fonctionnement des associations et la disposition qui accorde aux représentants desdites associations au moins les deux tiers des sièges dans ses instances.

« Cette évolution va dans le sens de la complémentarité avec l'Unapei », assure le syndicat, qui précise ainsi le partage : à l'union, le dialogue civil, avec « la représentation politique » des personnes handicapées et des familles, la politique du handicap, « notamment dans ses dimensions accueil et accompagnement » ; à la fédération, le dialogue social et « la représentation des intérêts professionnels, gestionnaires et employeurs des associations ».

L'Unapei claque la porte

Manifestement, l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) (2) ne l'entend pas de cette oreille. Elle a officialisé le jour même la décision de son conseil d'administration de mettre fin à son adhésion au Snapei-Fegapei, avec lequel « elle cesse d'avoir tout lien institutionnel ».

Pour elle, la transformation du syndicat patronal en une fédération d'asso-ciations l'installe « dans une fonction de représentation politique qui n'est pas la sienne ». C'est « une couleuvre de plus » que l'Unapei « ne peut pas avaler », explique Laurent Coquebert, son directeur général, qui reconnaît que les relations entre les deux organisations, «  qui n'ont jamais été simples », s'étaient dégradées ces derniers temps.

Citant par exemple des prises de position récentes sur les ressources des travailleurs handicapés en CAT, ou sur le droit des personnes dans les établissements, Laurent Coquebert juge le Snapei « incapable de se limiter à ce qu'il dit être son champ d'action. Sous le faux nez de la gestion, il peut prendre position sur tout », estime-t-il, jugeant «  totalement illusoires » les garanties avancées par le syndicat.

Autre «  couleuvre », citée par le directeur général : le récent rapprochement du Snapei avec le Snaless (3) « qui ne regroupe pas des associations de parents » et dont l'Unapei «  a été informée après la presse ».

Laurent Coquebert évoque surtout un désaccord stratégique. « Nous nous sommes battus contre ceux qui, notamment au Sénat, veulent distinguer entre les associations qui auraient une fonction militante et revendicative et celles qui auraient une vocation gestionnaire. Nos associations se sont beaucoup développées et ont du poids parce qu'elles font les deux. Il nous semble inconcevable d'introduire cette distinction au plan statutaire au risque d'un affaiblissement considérable du mouvement associatif. »

Reste à voir comment les associations de base - dont la très grande majorité adhèrent aux deux structures - vont réagir. Beaucoup ne comprennent pas ce qu'elles perçoivent comme un « combat de chefs » et jugent ce divorce « navrant ».

M.-J.M.

Notes

(1)  Snapei-Fegapei : 7/9, rue La Boétie - 75008 Paris - Tél. 01 43 12 19 19.

(2)  Unapei : 15, rue Coysevox - 75876 Paris cedex 18 - Tél. 01 44 85 50 50.

(3)  Voir ASH n° 2384 du 3-12-04.

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